Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


jeudi 29 décembre 2016

S. n'est pas qu'un utérus sur pattes



Dès que j'ai été en âge de procréer (autrement dit vers 13 ans), on a eu de cesse de me rappeler que maintenant je pouvais avoir des enfants. Donc il fallait absolument me mettre en garde contre cela ! On ne m'a bien entendu pas parler de sexualité, de rapports sexuels, de MST, de plaisir, d'orgasmes et encore moins de clitoris ! Surtout pas malheureuse ! Non ! à 13 ans tu peux potentiellement avoir un enfant donc on va te parler de contraception, et ce jusqu'à ce que tu aies vu un gynéco et que tu prennes la pilule. 
On m'a ensuite laissée tranquille.
Ouf ! Ras-le-bol de leur discours sur comment on fait les bébés. La prof de SVT s'en chargeait très bien !

Plus tard, lorsque j'ai atteint mes 25 ans, ma belle-mère a commencé à me mettre la pression pour que je lui fasse un petit-fils ou une petite-fille. Curieux tiens ! ça fait 10 ans qu'on me bassine sur le fait qu'il faut que j'évite d'avoir un enfant car trop jeune, trop tôt, étudiante, pas de mec, pas de job, etc. Et là, parce que j'ai passé le quart de siècle, il faudrait que je songe, que dis-je ! que je fasse un gosse ! J'avais l'impression d'être passée de jeune fille/femme à utérus sur pattes ! Comme si tout à coup la santé de mon utérus était plus importante que ma propre santé à moi.
Et si je n'avais pas envie ? Si je préférais profiter encore de la vie ? sortir, partir en weekend, faire la fête, être libre, me stabiliser professionnellement, et amoureusement ? 
A chaque fois, que mon homme et moi disions à un proche ou des amis que nous avions une nouvelle à leur annoncer, tout de suite c'était : "t'es enceinte ?". Non, on a trouvé un super appart, j'ai eu une promotion, B. a trouvé du boulot, on se marrie, etc. (rayer la mention inutile). Mais non je ne suis pas enceinte. 
N'y aurait-il que ça qui intéresse ?

Puis on s'est marié. Et là ce fût pire ! Forcément on allait faire un bébé tout de suite après le mariage. La pression était encore plus forte. On était sans cesse harcelé de questions : "à quand le bébé ?", "oh tu ne bois pas, t'es enceinte ?". Non j'ai juste pris un cachet car j'ai mal à la tête rien que de savoir que vous allez me prendre la tête avec vos questions débiles sur mes menstruations, ma fécondité... Les gens ne se rendent pas compte à quel point c'est agaçant d'avoir ce type de questions. Nous ferons bien un bébé quand nous le voudrons et quand on en aura envie (et surtout quand la nature l'aura décidée... très important ce facteur-là pour la conception d'un bébé). Cette curiosité malsaine finissait par me mettre mal à l'aise, et m’énervait. Cela ne regardait personne. Même si c'était la famille ou les amis. C'était quelque chose que j'avais envie de vivre tranquillement, sans pression, seule avec mon homme.

J'ai fini par être enceinte de notre 1er enfant. 
Je n'avais même pas accouché, que déjà on me parlait du 2e ! Mais mince ! Laissez-moi mettre au monde mon bébé, et on verra plus tard si on en fait un 2e ! Et si 2e enfant il y a ! On dirait que nous, les femmes, nous ne servons qu'à procréer, que nous ne sommes bonnes qu'à ça. A peine le 1er enfant dans les bras, qu'on vous questionne "alors c'est pour quand le 2e ?", "vous en voulez bien un 2e ?" ou encore "faut faire le 2e pour avoir la fille !" (et inversement si vous avez déjà une fille...). Et cet harcèlement a duré 3 ans...

Après ma fausse-couche, ils ont cessé de nous envahir de leur questions gênantes, comme si le fait d'avoir perdu un bébé crée une bulle de protection autour de la maman et de son utérus. Par pudeur, ils nous laissé tranquille jusqu'à l'annonce d'une nouvelle grossesse... Et là c'est reparti de plus belle ! Bébé n'était toujours pas là que les questions fusaient et se sont amplifiées. Nous attendions un 2e garçon ! "Quoi ? il faudra faire le 3e pour avoir la fille !" Comme si c'était une nécessité d'avoir des enfants de sexe différent ! Et si nous, ça nous allait bien d'avoir deux petits gars ?
Le pire c'est que tu as beau répéter qu'il n'y aura pas de 3e enfant (sauf accident mais tu fais tout pour que cela n'arrive pas !), ils n'entendent rien... "C'est pour quand le 3e ?", j'imagine que si t'en as 3, on te demande pour le 4e, et ainsi de suite... Je vous le dis : nous les femmes nous ne sommes bonnes qu'à procréer... des utérus sur pattes... "la prochaine fois..." Il n'y aura pas de prochaine fois... On a l'impression qu'ils n'écoutent pas. Ils entendent, mais ne veulent pas accepter qu'on s'arrête là.

C'est quand même nous les femmes qui portons les bébés dans nos ventres durant 9 mois et subissons tous les désagréments de la grossesse... Entendre encore de nos jours qu'une femme est dans l'obligation de faire des enfants, et plusieurs m'agace. Nos grands-mères et nos mères se sont battues pour nos droits et  libertés. Nous ne sommes pas que des machines à procréer. Nous pouvons nous accomplir dans tellement de rôles et dans tellement de domaines ! Alors laissez notre utérus tranquille, et acceptez que notre entre-jambe puisse servir à autre chose. Avoir du plaisir par exemple 😊

lundi 28 novembre 2016

Les mamans devant l'école



Avant d'être maman, je me faisais déjà une opinion précise des "mamans devant l'école". Aujourd'hui je suis maman à mon tour, et hélas depuis le mois de mars, je suis moi aussi devenue une "maman devant l'école". Fort heureusement, à compter du mois de janvier, je vais quitter ce club très fermé et réintégrer le club des "mamans qui bossent". 

A la sortie de l'école, vous croisez essentiellement :
- des nourrices : exclusivement nourrices. Elles n'ont plus d'enfants scolarisés en maternelle ou en primaire.
- des mamans - nourrices : ce sont des nourrices qui ont à l'inverse des premières des enfants scolarisés en primaire et maternelle
- des grands-parents
- des femmes de footballeurs (ou ex-footballeurs, ou autre sportif plein aux as), mais elles jouent dans une toute autre catégorie ! 
- des mamans qui bossent mais qui ont la chance (ou pas) d'avoir un job qui leur permet d'être à 16h30 devant le portail de l'école. Les autres mamans qui bossent vous ne les voyez jamais, sauf éventuellement le matin car elles peuvent déposer leur progéniture à l'école ou à la sortie de la garderie ou alors uniquement aux réunions scolaires
- des mamans qui ne travaillent pas car elles sont au chômage et/ou au foyer, ou en congé parental (rayer la mention inutile)

C'est surtout les 2 dernières catégories qui m'interpellent, car ce sont celles que je fréquente, devant le portail de l'école, en attendant qu'il s'ouvre...

Pour les mamans qui ne travaillent pas, elles se divisent encore en 2 groupes distincts : celles qui font un effort vestimentaire et de maquillage, et celles qui ont sorti le fameux jogging, ont un teint blafarde et des cheveux poisseux.
Je sais bien que quand on ne sort quasiment jamais de chez soi, sauf pour aller chercher les enfants à l'école, on n'a guère envie de s'habiller et de se maquiller. A quoi bon ? Pour plaire à qui ? de toute façon l'un des mômes finira par mettre ses mains boueuses sur la jupe ou coller ses crottes de nez sur le pantalon de maman. Non vraiment à quoi bon... ?
Perso, je suis dans l'autre catégorie. Tous les matins, je m’habille et me maquille comme si j'allais travailler. Hors de question d'être une loque, de ne ressembler à rien, juste par ce que je ne travaille pas. Je suis une femme avant d'être une mère. Et être mère ne signifie pas arrêter d'être une femme. 

Mais le pire pour moi ce sont les sujets de conversation. Je n'en peux plus de savoir comment la petite fleur a dormi la nuit dernière, si sa morve est jaune ou verte !!! Je sais bien que la seule chose que nous avons en commun ce sont les enfants mais mince quoi ! ma vie ne tourne pas qu'autour du caca mou ou dur de mon fils !!! Je trouve cela inintéressant. Même si E#2 a le nez bouché ou que E#1 est constipé, ce sont des sujets que je n'aborde pas car ON S'EN FOUT ! 

Dans un mois et demi, je vais reprendre le travail. Et ouf ! merci ! je vais retrouver des adultes, et avoir des conversations d'adultes ! Parler du travail, de l'actualité, des loisirs, des vacances, des voyages, des collègues, etc. Parler d'autre chose que de caca mou !!!
J'ai mis beaucoup d'espoir dans les mamans qui travaillent (et arrivent à 16h30 car leur boulot le permet). Je me suis dit, "elles, elles vont enfin me parler d'autre chose". Mais non. C'est pareil. A croire que dès lors qu'on se poste devant le portail de l'école, on met son cerveau en position "maman devant l'école avec discussion puérile". Au secours ! 

Je ne pourrais hélas jamais me faire des copines de soirées ou de beuveries devant l'école. Des fois j'ai l'impression de passer pour une dingue à côté. Où est passé leur sens de l'humour, leur côté funky, enjoué ? Je suis plus âgées que certaines, et pourtant je me sens la plus jeune. J'ai l'impression qu'elles ont 10 ans de plus. Comme si à partir du moment où tu deviens maman, tu as un rôle à tenir. C'est comme lorsque j'ai parlé de sport avec elles. Oui pour une fois, elles ont enfin accepté de parler d'autre chose que de la morve de leurs enfants ! Youhou ! J'ai eu l'impression de passer pour une extraterrestre avec ma zumba et mon renforcement musculaire. Elles, elles ne font pas ou peu de sport... S'occuper des enfants c'est déjà assez sport comme ça ! 

C'est peut-être elles qui sont dans la normalité et moi qui suis une extraterrestre... Moi qui arrive le soir devant l'école habillée de ma petite jupe en jeans, mes bottes, maquillée, brushée, avec mon téléphone à la main, poussant ma poussette 3 roues 4-4... 

vendredi 18 novembre 2016

Ma maternité

Je ne sais pas si c'est lié au fait que c'est le 2e enfant, que l'on est moins stressé ou que désormais "on a plus l'habitude", mais j'ai l’impression de plus profiter de ma maternité.
C'est curieux ce sentiment... Des fois même je culpabilise. Je me dis que je profite plus de mon 2e enfant que de mon 1er. Alors que c'est faux ! C'est peut-être juste une impression.
J'aime mes 2 enfants. Aussi fort l'un que l'autre. Si demain, il faut que je leur donne un rein ou même ma vie, je fonce sans réfléchir. Ils sont tout pour moi.
Pourtant j'ai cette sensation curieuse depuis quelques temps de prendre beaucoup de plaisir à être avec E#2.
Peut-être ai-je oublié tout simplement ? Peut-être qu'avec E#1, j'étais tout aussi exaltée... Je ne me souviens plus...
Peut-être est-ce lié au fait que je prends un congé parental plus court avec E#2... aurais-je plus envie de profiter car le temps que nous passons ensemble est limité ?
Ou alors, c'est peut-être aussi parce que c'est ma dernière grossesse, mon dernier bébé et je veux en profiter encore plus.
Je ne sais pas...

J'ai vécu ma 2e grossesse différemment de ma 1ère. Dans les 2 cas, j'ai détesté être enceinte. Mais les liens tissés avec les bébés durant ces 9 mois ont été différents.
Pour ma 1ère grossesse, j'étais dans la découverte.  Chaque étape était une nouveauté, plus ou moins agréable. Mais j'ai le souvenir d'avoir été spectatrice de ma grossesse. Il n'y a qu'une chose que j'ai vraiment adoré : sentir BB1 bouger dans mon ventre, le voir réagir quand je posais ma main dessus... Cette connexion si merveilleuse qui commence dans le ventre...
Pour cette dernière grossesse, tout était différent. Comme elle arrivait après une fausse-couche, j'étais dans l'angoisse les premiers mois de perdre le bébé à nouveau. Créant ainsi une bulle entre nous. Comme si je voulais le protéger, nous protéger tous les 2.

Après, il y a eu le risque que j'accouche prématurément. J'ai donc malgré ma bougeotte perpétuelle calmer le jeu. Pour lui. C'est comme si BB2 et moi, on créait un nouveau lien très fort entre nous. Même pas né, il devait lutter dans le ventre de maman. Et Maman était là pour l'aider. On s'encourageait et se soutenait mutuellement. 
J'étais triste durant cette grossesse. J'ai beaucoup pleuré... Problème avec mon aîné (que j'ai toujours d'ailleurs), soucis dans mon couple, mésentente avec mon entourage, arrêt de travail prématuré, etc. tout ceci n'arrangeait pas mon moral, et je déprimais... trop peut-être. BB2 a dû ressentir mon mal-être, et il a dû prendre sur lui mes peines et mes chagrins, créant ainsi un autre lien fort avec sa maman.
Pour cette grossesse, je me suis moins entourée de personnes superflues. Uniquement d'ami(e)s qui ne me jugeaient pas et me laissaient vivre ma grossesse comme je le voulais. Sans émettre aucun jugement à mon encontre ou encore de réflexion désagréable commençant par "moi à ta place...". De ce fait, je ne doutais pas perpétuellement de mes choix, de ma façon d'être ou d'agir enceinte.

Et puis, il y a eu les séances d'haptonomie, que je n'ai pu faire pour ma 1ère grossesse à mon grand regret. Alors pour BB2, je m'y suis prise tôt et on a pu commencer le travail dès le 3e mois. Quelle joie de sentir BB sentir sous ses doigts et de communiquer avec lui, même si tout petit... ça me rassurait entre les échos. Il était en vie. Il était encore là. L'haptonomie crée entre BB et ses parents une connexion forte. Je me souviens que je lui communiquais tous mon amour par des gestes tendres, alors qu'il était encore dans mon ventre. Un autre lien se créait entre nous... un de plus...

Aujourd'hui, quand je m'occupe d'E#2, je prends beaucoup de plaisir à jouer avec lui, à le câliner, l'embrasser. J'en prenais aussi pour E#1, mais je ne me souviens pas d'avoir été aussi complices tous les 2. Avec E#1, mes gestes étaient maladroits. Je me sentais gauche avec lui. J'avais l'impression de tout mal faire. J'étais angoissée. Je découvrais la maternité en même temps que lui grandissait. J'apprenais à être maman, et c'est lui qui m'apprenait à l'être.
Aujourd'hui je suis différente. 5 années se sont écoulées entre mes 2 garçons. Mes gestes sont plus sûrs. Je suis moins stressée. Même si j'ai l'impression d'avoir tout oublié !
Mais à travers les yeux d'E#2, à travers ses sourires, je me sens importante, je me sens être mère. Comme si cette fois, ma place était légitime et reconnue. 

lundi 14 novembre 2016

Wall of fame



Depuis que je suis arrêtée, je vais chercher mon grand à la sortie de l'école.
Son école, je la fréquente peu. 
Le matin c'est mon mari qui l'emmène, et c'est ma belle-mère qui jusqu'à présent allait le chercher. Je connaissais donc peu les enfants, les parents, les grands-parents, les nourrices, les maîtresses, les ATSEM, etc. Mais depuis mon arrêt et mon accouchement, je rattrape le temps perdu !
Enfin je ne sais pas si je devrais m'exprimer ainsi... Les sorties d'école ce n'est vraiment pas mon monde... mais ça c'est un autre sujet.

Quand j'arrive à 16h30 pour récupérer mon fils, il y a toujours les mêmes personnes.
Je reste assez à l'écart. Lier des amitiés devant l'école, ce n'est pas mon truc. Même si je me suis fait coincée par une ou deux mamans... Mais au maximum, j'évite ! Ça me rappelle trop ma mère qui copinait devant les écoles et restaient des fois des heures à discuter. N'avait-elle donc pas autre chose à faire de sa vie !?! Il faut croire que non. Mais apparemment, ce doit être une tradition chez certaines nourrices.
Donc, je reste le plus possible à l'écart et j'observe.

Il y a 2 nourrices qui sont toujours là. Toujours assises sur le muret de école. Toujours au même endroit. Je pense même que l'empreinte de leur fessier est gravé dans le mur ! 
Ces 2 nourrices se remarquent assez vite : 2 femmes blondes platines, coupe au carré pour les 2, habillées quasiment de la même façon, dégoulinant d'artifices, peu souriantes et assez vulgaires. Elles font tâches dans ce paysage où les gens sont simples et courtois. Elles n'ont rien à voir avec les autres nourrices, parents ou grands-parents. 
On peut dire qu'elles se sont bien trouvées ! Qui se ressemblent s'assemblent !
On a l'impression quand on les voit qu'elles dominent tout le monde, qu'elles sont au dessus de tous. Elles regardent les gens avec mépris. Elles font sentir qu'elles sont supérieures. Et quand elles s'adressent aux enfants qu'elles gardent, du venin pourrait sortir de leur bouche.  
Elles doivent être là depuis des années. Elles doivent connaître du monde. Mais non. Elles ne parlent qu'entre elles. Tous les jours. Toutes les 2.

Quelques fois, une 3e nourrice les rejoint. Plus jeune, plus mince, et brune. Mais tout aussi désagréable et vulgaire. 
Elle aussi se croit tout permis. Elle parle fort comme si elle était seule au monde.  Elle raconte sa vie à tue-tête au cas où tout le monde voudrait savoir ce qu'elle ressent ou comment elle se sent aujourd'hui.
L'autre jour, elle m'a littéralement coupé la voie pour jeter un mouchoir dans la poubelle. Vous avez entendu des excuses ? Moi non. J'ai râlé et haussé la voix. Mais rien. Elle est repartie dans sa discussion avec ses 2 copines blondasses sans s'excuser. Comme si je n'existais pas. Comme si elle était seule au monde. J'ai halluciné ! 
Quand je vous dis qu'elles se croient tout permis !

Elles ne m'inspirent guère de sympathie, ni de confiance.
Lorsque j'étais enceinte, elles me lorgnaient de la tête aux pieds. Je les voyaient assises là sur leur mur, été comme hiver.  Je préfère ne pas savoir ce qu’elles disaient dans mon dos mais une chose est sûre, elles me regardaient comme leur prochaine proie : "on veut garder ton bébé".
Vous pouvez toujours courir les filles !
Depuis la naissance d'E#2, elles m'adressent de temps en temps un sourire. Mais je ne relève pas. Si elles pensent m'amadouer ainsi ! Cela fait trop longtemps que je les observe, et autant vous dire que pour la garde de BB2, elles sont exclues d'office !!!

Pendant encore des années, elles s’assiéront sur leur mur, marqué de leur empreinte. Elles pourraient même graver dessus leur nom ! Elles font partie du paysage. Mais hélas pour elles, elles font tâches dans ce paysage. Elles croiseront d'autres mamans et futures mamans et elles essaieront à nouveau de les prendre dans leur filet pour garder leurs enfants.
Les plus lucides les laisseront sur leur mur, picorer leur pain dur. ;)

lundi 10 octobre 2016

S. est-elle une bonne mère ?



Jusqu'à il y a peu, je doutais de moi et de mon rôle de maman.
Des personnes de mon entourage avaient réussi à me faire douter et à me faire croire que je n'étais pas une bonne mère. J'avais fini par le croire. 
Durant toute ma 2e grossesse, je me suis interrogée. Allais-je commettre les mêmes erreurs que pour E#1 ?

Pendant ces 5 dernières années, tout ce que je faisais avec mon fils n'était pas assez bien. J'avais l'impression de ne jamais faire assez bien. C'était comme si tout ce que je faisais était de travers. Finir plus tôt le travail pour aller le chercher chez la nourrice, ce n'était pas assez. Rentrer de déplacements et courir le chercher à son cours de judo, ce n'était pas assez. Arriver juste à temps de déplacement pour voir la remise des ceintures, pas assez. Faire des gâteaux le dimanche après-midi, ce n'était toujours pas assez. Faire de la peinture les jours pluvieux, toujours pas assez. Allez au cinéma ou au musée, pas assez, pas assez, pas assez ! Mais que fallait-il que je fasse pour être une bonne mère ? 
Apparemment, il aurait fallu que j'arrête de travailler pour ne m'occuper que de lui à 100 %... Une bonne mère forcément ne s'occupe que de ses enfants et ne vit que pour eux. S'habiller ? Mais pourquoi ? juste pour aller à l'école ? un jogging suffira ! Faire du sport ? Mais pourquoi faire ? S'occuper des enfants c'est déjà du sport !!!
Il fallait que je sois là tout le temps : l'emmener à l'école, aller le chercher chez la nounou, l'emmener chez le pédiatre quand il était malade, être là le soir pour lui donner le bain, lui faire à manger, le coucher, etc.
Oui c'est important mais n'est-ce pas plus important que le temps que je passe avec mon fils soit de qualité et que je sois là, pour lui à 100% ? plutôt que physiquement là, mais la tête ailleurs ou les yeux rivés sur mon téléphone à jouer à Candy Machin ?
Quel souvenir gardera-t-il ? Certainement ceux ceux où maman est là à 100% avec lui, calme et détendue plutôt que ceux où maman est stressée, fatiguée et ne cesse de se plaindre et de râler ?

Tous ces détracteurs m'ont harcelée moralement sur mon rôle de mère au point que j'ai vraiment cru être une mauvaise mère.
J'ai été mal pendant ces dernières années. Tout ce que je faisais était jugé, observé... mais malgré mes efforts, ce n'était pas assez à leurs yeux. Pourtant le plus important c'était ce que mon fils pensait réellement. A force de les entendre me dénigrer, il a aussi jouer là-dessus. J'ai vécu un enfer, et encore parfois aujourd'hui.
Peut-être qu'à leurs yeux je ne suis pas assez une bonne mère. OK. Mais qu'ils se taisent devant mon fils, devant moi. Qu'ils se regardent d'abord le nombril avant de critiquer les autres. Chacun fait comme il veut et surtout comme il peut. C'est facile de juger les autres, mais regardez d'abord ce qu'il se passe chez vous avant d'émettre un quelconque jugement.

Je connais mon fils. Je sais ce qu'il aime, ce qu'il déteste. Je sais quand il est triste, heureux ou en colère. Je connais ses joies, tout comme ses peurs. Je sais ce qui lui ferait plaisir. Je sais ce qu'il déjeune le matin, ce qu'il aime manger...Je pense à lui même quand je suis au travail. Je me soucie de son bien-être, de sa santé. Je cherche quel sera le menu du soir en fonction de ce qu'il a mangé à la cantine. Je m'inquiète pour lui, tout comme je peux me réjouir pour lui. N'est-ce pas la preuve que je suis une bonne mère ? Je pourrais en effet être là quotidiennement mais me désintéresser de lui. Au contraire, tout ce qu'il dit, ce qu'il fait m'intéresse. Et je n'ai de cesse de lui prouver combien je l'aime et que malgré tout, malgré mon travail, mes déplacements, ses colères, ses sautes d'humeur, son frère, son père, etc. je serai toujours là pour lui.

J'aime travailler, j'aime mon travail. J'aime encore plus mes 2 fils mais je suis une femme avant tout,. Avant d'être mère, j'étais une femme. Une femme bien dans sa peau, bien dans sa tête et qui travaillait. Pour moi, il a toujours été hors de question d'arrêter de travailler pour élever mes enfants. Les 2 peuvent se concilier. Je ne dis pas que c'est facile tous les jours. Mais on peut continuer à travailler tout en ayant des enfants.  Je suis persuadée que si je suis bien dans ma tête, bien dans mon corps, je pourrais être une bonne mère. Ainsi moins triste, moins malheureuse, je ne ferai pas payer mon mal-être à mes enfants, et je passerai moins mes nerfs sur eux le soir en rentrant de chez la nourrice.

Aujourd'hui je sais. Je suis une bonne mère. Je suis une très bonne mère. Je suis une Super Maman ! Et quiconque dira le contraire ou tentera de me convaincre que ce n'est le cas n'arrivera pas à m'atteindre. Je fais plus que de mon mieux pour le bien-être et le bonheur de mes enfants. Travailler aujourd'hui me permet de retrouver ma féminité, mon indépendance aussi mais ne perdons pas de vue que ça permet aussi de mettre du beurre dans les épinards ;p !

mercredi 28 septembre 2016

Mon bouclier est fêlé



Ce soir, j'ai encore pleuré.
Ce soir, il m'a encore blessée.
Ce soir, il a encore su me faire du mal.

Mon mari me conseille de prendre du recul mais je n'y arrive plus... Mon bouclier est fêlé.
Je sais bien qu'il souffre. Je sais bien qu'il est triste. Ce petit frère, il n'en voulait pas. C'est nul un petit frère... Mais je craque. Au début on se dit que ce n'est l'affaire que de quelques mois. Or cela fait 10 mois qu'il s'en prend à moi. J'espérais qu'après la naissance de son frère sa jalousie s'atténuerait au bout d'un mois ou deux. Je crains qu'elle ne passera jamais. Son frère aura 4 mois la semaine prochaine et la situation ne s'arrange pas.

Il vient de fêter ses 5 ans. Pour marquer le coup et lui montrer que ses parents sont toujours là pour lui et s'accorder un moment privilégié sans son petit frère, nous sommes partis à Disneyland. Nous avons fêté son anniversaire là-bas. Puis nous l'avons fêté avec mon père, ses copains d'école et pour finir mes beaux parents. Cela fait 15 jours que nous faisons tout pour lui, pour lui faire plaisir. Mais ça ne semble toujours pas suffisant.

Alors quand ce soir je vais le récupérer à l'école comme tous les soirs depuis le mois de mars,  qu'il ne m'embrasse pas comme tous les soirs. ne prête pas attention à son frère comme tous les soirs. et me demande comme tous les soirs "est ce qu'on va au parc ?" et que je lui répond "non, il ne fait pas beau", j'ai droit à nouveau à un de ses coups d'épée. Un qui fait bien mal. 
Tous les jours, je me convaincs de ne pas lui crier dessus. Je me dis essayons de passer une soirée sympa. Je crois que c'est plus fort que lui. Il passe la porte de sa classe et commence à être désagréable et à désobéir. Certains parents diraient qu'il essaie de capter mon attention. Mais il l'a. Je suis là pour lui. Je lui pose des questions pour lui montrer qu'il m'intéresse. Ça ne suffit pas. Ça ne suffit jamais. Ce n'est jamais assez. 

Je reprends le travail en janvier. Je prends un petit congé parental pour être avec mes garçons, passer du temps avec eux, profiter d'eux et rattraper tout le temps qu'on n'a pas eu et qu'on aura pas dès que l'engrenage de mon boulot sera mis en place. Or, j'ai l'impression qu'il ne se rend pas compte de la chance qu'il a, d'avoir sa maman qui vient le chercher à l'école, qui a du temps, sans stress, à lui accorder. En janvier ce sera trop tard. Quand je lui fait remarquer, il me rétorque : "Ben j'ai hâte que tu reprennes le travail, comme ça je serais tranquille". Et vlan maman ! Prends toi ça dans les dents ! Encore un coup d'épée.

Et je passe sur les "c'est mieux avec mamie" ou "c'est mieux avec papa". Normal. Il attaque là où ça fait mal. J'ai beau dresser mon bouclier entre lui et moi pour me protéger, assénée de coups, j'ai fini par baisser ma garde, et par être blessée.
J'ai l'impression de n'être qu'une "bonniche". Je ne suis là que pour répondre à ses moindres désirs.
Je ne comprends pas pourquoi du haut de ses 5 ans, alors que je fais tout pour lui, il me traite ainsi. Pourquoi il n'arrive pas à être plus respectueux, ou reconnaissant ?
Il ne se rend pas compte de tout ce que je fais pour lui et ce dont je suis prête à faire pour lui. 
Il ne se rend pas compte que je me fait passer en dernier pour son bonheur, leur bonheur.
Je garde l'espoir qu'en janvier, quand j'aurais repris le travail, il se dise "ah j'aimais bien quand maman avait du temps pour s'occuper de moi". Mais ce serait dommage qu'il s'en rende compte trop tard...

En attendant mon bouclier est fêlé, et ses attaques arrivent à passer. Et ça fait mal...

mardi 30 août 2016

Elle met du vieux pain sur son balcon



Assise à son balcon, elle épluche comme de coutume ses légumes. Les enfants jouent en bas. Certains jouent au foot, d'autres se promènent en trottinette, quant aux autres ils prennent des bambous pour des sabres et s'amusent à Star Wars. Elle adorent les regarder s'amuser. C'est l'un de ses passes-temps favoris, surtout depuis qu'Arthus est parti. La maladie l'a emporté il y a de ça quelques mois, lui laissant un grand vide dans sa vie. Tom est bien entendu resté à ses côtés quelques semaines. Mais son travail l'a rappelé en Chine. Il a dû la quitter à son tour. Ce n'est pas les quelques minutes par semaine à échanger avec lui et ses petits enfants sur Skype qui comblent la solitude qui l'entoure depuis le décès de son mari. Alors les familles avec enfants  qui viennent l'été à la résidence sont une vraie bouffée d'air frais.
Certes, elle ne les approche guère. Elle ne sort que très rarement. La chaleur l'accable et la fatigue énormément. Mais rien ne l'empêche le soir venu de se divertir en les observant jouer de son balcon. Elle a l'impression de faire partie un peu de leur famille. Souvent, elle arrive même à connaître leur prénom.

Cette année, il y a un petit garçon blond à lunettes rouges qui retient particulièrement son attention. Il doit avoir 4 ou 5 ans tout au plus. Il parle fort. Très fort. Au grand désespoir de ses parents, qui ne cessent de lui demander de baisser d'un ton. Il semble avoir un petit frère. Un bébé de quelques mois. Mais elle ne l'a jamais vu. Le petit garçon est plein de vie. Il bouge sans arrêt, court de partout. Il semble heureux et excité d'être là en vacances. Ses parents n'arrivent pas à la canaliser. Non pas qu'ils aient des problèmes d'autorité. Non, elle sait reconnaître les parents dépassés. Le petit garçon semble au contraire ne vouloir en faire qu'à sa tête. Elle comprend aisément la crainte des parents. Même si la résidence est fermée, on n'est à l'abri de rien. Elle a vu au journal télévisé qu'un petit garçon a été kidnappé vers Mâcon. Alors elle comprend très bien que les parents ne veulent pas que leur enfant s'éloigne. Elle se souvient que cette peur l'a envahie longtemps lorsque Tom était enfant.

Ce petit garçon aux lunettes rouges est amusant. Dès qu'il voit un autre enfant s'aventurer dans le coin, il crie à ses parents "oh j'ai un copain ! j'y vais !", et file rejoindre le "copain" en question. Bien souvent il ne connaît pas les autres enfants. Mais il s’incruste sans aucune difficulté et joue avec eux. C'est impressionnant cette facilité de se lier aux autres. Aucune crainte ne s'élève devant lui. Il fonce et il est accepté par les autres. Les enfants sont formidables. Ils ne jugent pas. Ils sont attirés les uns vers les autres comme des aimants. Aucune barrière sociale entre eux. Ils sympathisent sans aucune difficulté. Même si certains sont plus timides que d'autres, il y en a toujours un pour faire le 1er pas. 
Dommage que cette insouciance et cette tolérance n'existe plus lorsqu'on devient adulte.

A l'adolescence, on commence par se jauger. A l'âge adulte, un âge qui devrait être de raison, on ne va plus vers les autres. Pourtant on aurait tout à apprendre des enfants. C'est eux qui sont une vraie leçon de vie. Elle se souvient quand Tom était enfant et l'emmenait au parc. Les mamans oubliaient ces barrières et discutaient entre elles. 
Les enfants ont ce pouvoir d'enlever les obstacles et de permettre aux parents d'aller les uns vers les autres. C'est pourquoi elle aime tant les observer. Elle admire leur innocence. Le petit garçon blond aux lunettes rouges reflète exactement cela. Hélas cette innocence finira un jour par s'éteindre. Elle leur souhaite que cela soit le plus tard possible. 

samedi 30 juillet 2016

Est-ce que tu as une mamie et un papy ?

Mon fils #1 me pose beaucoup de questions en ce moment sur la famille.
Peut-être est-ce lié à la naissance de son frère, ou peut-être est-ce l'âge, toujours est-il qu'il se questionne beaucoup sur sa place et sur les relations familiales. 
Qui sont ces oncles ? Combien en a-t-il ? Est-ce que moi aussi j'ai des tontons ? Est-ce que j'ai eu aussi une mamie et un papy ? Qui est la maman de papa ? etc.
Certaines questions amènent des réponses faciles : Mamie est la maman de papa ou encore les frères de papa sont tes oncles.
Mais pour d'autres, notamment celles concernant ma famille à moi, c'est plus compliqué...  Comment expliquer à un petit bout de 4 ans 1/2 les conflits entre adultes ?

Comme vous le savez je suis en froid avec ma mère (cf. article ma mère une-maman qui ne vous veut pas du bien). Forcément, il m'a interrogé sur elle. Est-ce que j'ai une maman ? Comment s'appellet-elle ? Pourquoi mon père n'est-il plus avec ma mère ? Etc. Alors quand mon fils m'a demandé pourquoi il ne voyait pas cette mamie-là, et qu'il a devancé ma réponse en me disant :"elle est morte ?", j'ai choisi la solution de facilité et j'ai répondu "oui". Ainsi il ne me demandera plus pourquoi il ne peut voir sa grand-mère maternelle qui n'habite qu'à quelques kilomètres de la maison. Pour autant, je ne lui ai pas caché que ma mère n'était pas une gentille maman et qu'elle ne m'avait pas aimé. Il le sait. J'ai utilisé des mots simples pour lui expliquer. Il a compris, enfin me semble-t-il... C'est dur de dire à son enfant que l'on aime plus que tout au monde qu'une maman peut détester son enfant. Je l'ai bien entendu rassuré immédiatement en lui répétant que moi je l'aimais, très fort, jusqu'au fin fond de la galaxie, aller et retour...
A chaque fois, qu'il me parle d'elle, me demande des choses sur elle, j'ai un pincement au cœur... ça me fait souffrir de lui dire la vérité, car je voudrais le protéger de cette méchanceté. Mais je ne peux plus lui mentir. Il est en droit de savoir. 

De même, comme il a 3 oncles, il me demande si mon mari ou moi en avons aussi. Même si je ne les vois pas, je lui réponds que oui. Je lui donne le nombre et leur prénom. J'ajoute même que j'ai des tantes. Forcément, il m'a avoué qu'il aimerait bien avoir une tante lui aussi. Alors pour le rassurer je lui ai dit que la copine de son oncle A. c'est comme une tante. Cela a semblé le satisfaire. Il faut dire qu'elle est tellement gentille avec lui et d'une grande patience... il l'adore ! 
Curieusement, j'aurais pensé qu'il m'interroge sur mes sœurs, notamment celle qu'il a vu sur des photos. Bien sûr, il me demande qui c'est. Je ne lui mens pas. Il me demande son nom. Je lui dis. Et cela doit lui aller car il n'en demande pas plus.

Je savais qu'un jour il me poserait des questions sur la famille. C'est normal. c'est dans le cycle de tout enfant. Et puis ça discute à l'école avec les copains. Donc je m'y attendais. Pas aussi tôt c'est vrai. Je n'étais pas préparée à certaines questions. 
Je crois que l'essentiel pour lui c'est d'avoir des réponses à ses interrogations, et d'arriver à se positionner dans cette famille qui vient de s'agrandir par l'arrivée de son petit-frère. Il a besoin de comprendre où est sa place, celle qu'occupe aujourd'hui son frère, celle que nous occuperons plus tard. Il a juste besoin de savoir. Et c'est légitime.



mardi 19 juillet 2016

la propreté, mon fils, et moi



Avec mon mari nous ne comprenons pas. Nous ne sommes pas sales. Par là j'entends que nous avons une hygiène de vie correcte. Enfin... surtout moi ! (hihihi ;p)

Cela fait environ 2 à 3 ans que je répète sans cesse les mêmes choses à mon fils, mais cela ne semble pas s'imprimer dans sa petite tête... 
-"Brosse-toi les dents comme il faut"
-"Lave-toi les mains avec du savon"
-"Douche-toi avec le gel douche"
- [à table] "Essuie-toi avec ta serviette, et non avec le revers de ton pull/main/etc."
-"Ne renifles pas. mouche-toi"
-"N'essuie pas ton nez qui coule avec le revers de ta main..."
-"N'essuie pas la morve sur ta main sur ton T-shirt/pull/jeans/etc."
-"Mets ta crotte de nez dans un mouchoir. Pas sur la table"
-"Ne mange pas tes crottes de nez"
-"Ne rote pas à table"
-"Excuse-toi quand tu rotes et tu pètes"
-"Mets la main devant ta bouche quand tu tousses ou éternues"
-... et j'en passe !!!

Je ne sais pas si c'est parce que c'est un garçon. Je ne sais pas si c'est l'âge. Je ne sais pas si c'est parce que les copains font pareil à l'école/cantine. Je ne sais pas si c'est tout simplement parce qu'il est faignant ou qu'il se désintéresse de tout ça. Mais toujours est-il que nous lui répétons sans cesse les mêmes choses et qu'il n'est toujours pas capable de les appliquer.
Par contre, si une personne de notre entourage ou nous-mêmes avons le malheur de ne pas appliquer ce que nous recommandons, nous nous faisons remonter les bretelles par mon Loulou !!! C'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité.
Certaines personnes, bien pensantes, pourraient nous dire que nous n'utilisons pas la bonne formulation. Il faudrait lui dire "Excuse-moi mon petit cœur, mais te serait-il possible de ne pas poser la belle crotte de nez que tu viens de te retirer et qui habille ton joli doigt, sur la table sur laquelle nous mangeons ?". Sérieusement ? Le temps de finir ma phrase et il est déjà parti jouer ! Et puis, qui a déjà vu que l'on donnait un ordre sous une formule de politesse ?!? 

J'ai même essayé de lui montrer mon écœurement. Ça l'a fait rire. Il le refaisait même pour revoir ma tête et éclater de rire.
J'ai essayé la technique "voilà ce qui pourrait t'arriver, si tu ne fais pas ça correctement". Mais ça n'a pas plus fonctionné.
Je lui ai demandé s'il faisait ça à l'école ou au centre aéré. Bien entendu, il me répond que non. Ce dont je ne suis pas sûre à 100%.

Je ne vais pas vous mentir, ça me rend dingue. A la rigueur, si avec son père, nous ne montrions pas l'exemple, je pourrais comprendre. Mais ce n'est pas le cas ! 
Ce sont des règles que mes parents m'ont apprises. Ma mère ne m'a pas laissé un bel héritage (je ne parle pas du financier... elle est toujours là) mais ces quelques règles de bonne conduite si, et je l'en remercie, car je sais me tenir. Je sais qu'un jour cela servira à mon fils. Notamment quand il aura une copine ;p et là il nous remerciera En attendant, je crains qu'il nous faille faire preuve de patience et continuer à répéter. Si nous persistons, ça finira pas rentrer.
J'ai bon espoir ! ;p
Et l'espoir fait vivre non ?

vendredi 8 juillet 2016

C'est bien de faire des choses avec toi


On m'a souvent reproché d'être une mauvaise mère. Une mère qui abandonne son enfant pour aller travailler. Travail qui en plus exige que je parte en déplacements et découche. Laissant mon homme gérer notre petit bout... alors je ne vous dit pas ce que l'on doit dire comme nous en avons eu un 2e ! 
Je suis une mère qui ne passe pas assez de temps avec mon enfant, je ne le vois pas grandir, je rate tous les moments importants de sa vie, etc. et un jour, il me le fera payer... Voilà ce que j'entends aussi...
Aux yeux de tous ces détracteurs, je suis une mère dure, sévère, absente, égoïste, etc. Pour d'autres, je suis trop laxiste, non respectée par mon fils, etc. 
Bref, quoique je fasse, quoique je dise, je suis pour toutes ces personnes une mauvaise mère.
Alors je ne vous dit pas le choc créé quand j'ai commencé à le mettre à la cantine, quand je l'ai inscrit au centre aéré...
Mon dieu ! Mais quelle mère je fais !!!???

Ces critiques me font mal... très mal. J'en souffre énormément. Je pleure des heures sous la douche quand je me prends un tel pic.
Ils ont droit de penser que je ne suis pas une bonne mère, que l'éducation que je donne à mes enfants ne leur plaît, etc. Ils ont droit de penser ce qu'ils veulent. Mais me le signifier !!! De quel droit font-ils cela ? Pourquoi ? Prennent-ils un malin plaisir à me rabaisser ainsi ? Ça leur apporte quoi de me faire souffrir ?

Je fais de mon mieux pour être une bonne mère. Je me bats tous les jours pour rendre mon fils heureux, et je ferais de même pour mon 2e enfant.
Je m'investis dans mon rôle de mère depuis que j'ai serré dans mes bras pour la 1ere fois mon petit garçon. Je ne suis pas parfaite, c'est sûr. Mais chaque jour, je me lève en pensant à lui, à eux désormais. C'est eux qui font battre mon cœur, qui sont ma raison de vivre et qui me donne la force de me lever le matin, d'aller travailler, etc.
Alors oui, je suis très investie dans mon travail. Oui, cela me demande de partir à l'autre bout de la France. Oui je ne suis pas toujours là. Mais dès que je prends une semaine de congés, ou comme ces derniers mois, où j'ai été arrêtée, je me donne à fond dans mon rôle de maman. Je passe un max de temps avec mon Loulou n°1. On joue, on lit des histoires, on dessine, on va au parc, à la médiathèque, au musée, au ciné, on cuisine ensemble, etc. Même quand le gynéco m'imposait un repos forcé, j'ai toujours bougé mes fesses pour lui et lui montrer que Maman était là pour lui, malgré la grossesse et l'arrivée d'un petit-frère.

L'autre jour, il m'a dit de manière innocente juste avant d'aller à la kermesse de l'école : "c'est bien de faire des choses avec toi, Maman". J'ai cru fondre en larmes. Cette petite phrase toute anodine a résonné en moi comme un électrochoc. Waouh ! quelle belle victoire ! Je n'ai pas encore gagné la guerre, mais j'ai gagné cette bataille-là. 
Ces petits mots m'ont transpercé le cœur d'un amour immense. C'est comme-ci ils avaient retirés quelques pics douloureux qui me martèlent le cœur. J'ai été submergée d'un amour encore plus fort pour lui. Après je ne voulais plus le quitter. J'ai même fait tous les jeux de la kermesse avec lui, pour le voir éclater de joie et de bonheur, et continuer à remplir mon cœur de cet amour. 
J'avais envie après ça de balancer ma joie et cet amour à la figure de mes détracteurs et leur dire qu'ils avaient échoué : je ne suis pas une si mauvaise mère qu'ils le prétendent.

Tous les soirs, je lui glisse à l'oreille juste avant qu'il ne s'endorme : "je t'aime plus que tout. Je t'aime jusqu'à la lune, jusqu'au soleil, jusqu'au fin fond de la galaxie, aller et retour...", et il me répond qu'il m'aime jusqu'aux étoiles, jusqu'à Mars, Saturne et Jupiter, qu'il m'aime plus fort que moi... Malgré tout, il m'aime et me le dit. Et tout cet amour me rassure. Je ne suis pas sur un si mauvais chemin que ça...

Je ferais certainement des choses qui ne plairont pas. Nous prendrons des décisions dans l'éducation de nos enfants qui n'auront pas l'approbation de tous. Nous nous tromperons peut-être parfois. Mais les fois où notre décision sera la bonne, nous saurons que nous faisons le mieux pour nos Loulous, et que nous ne sommes pas si mauvais.
Il faut que j'arrête d'écouter toutes ces personnes qui me polluent et me mettent la pression. Etre mère ça s'apprend au quotidien, en fonction de chaque enfant. Il faut que j'apprenne à me faire confiance.
Et un jour j'entendrais peut-être encore à nouveau de la bouche de l'un de mes 2 garçons : "c'est bien de faire des choses avec toi, Maman."


lundi 4 juillet 2016

BB2 est arrivé



Je savais que j'accoucherais au mois de juin. OK la date du terme était au 27 juin. Mais je ne pensais pas accoucher si tôt...
BB2 est arrivé avec 4 semaines d'avance.
4 semaines... ça fait beaucoup mais c'est tellement peu par rapport au risque de grand prématuré que j'encourais à 6 mois de grossesse...

Dans la soirée du 31 mai, j'ai commencé à avoir de légères pertes liquides incolores, et indolores. Sur le moment je ne me suis pas inquiétée. Les pertes blanches sont plus fréquentes en fin de grossesse. Tout au long de la journée du 1er juin, ces pertes ont continué. Elles apparaissaient quand je riais, éternuais, toussais, ou quand je changeais de position (assis - debout). Mince ça ressemble à des fuites urinaires... mais ça n'a pas l'odeur de l'urine.
Comme toute future maman inquiète, j'ai été sur les forums. Il y aurait bien une maman à qui s'est arrivé... En fait il y en a plein. 
Ce serait la poche des eaux qui aurait fissuré. Et selon les dires, il faut aller à la maternité s'assurer que c'est bien ça, car si c'est ça, on nous donne des antibiotiques pour éviter toute infection et on peut nous hospitaliser.

Lorsque mon homme est rentré du travail, je lui ai annoncé que le lendemain j'irais aux urgences pour voir si c'est la poche des eaux qui a fissuré. Il s'est offusqué et m'a rétorqué : "on y va ce soir."
Je termine ma valise. Heureusement elle était quasi prête. On dépose E. chez ses grands-parents et on file à la maternité.
Je suis accueillie par une adorable sage-femme et son étudiante. Elles font les prélèvements nécessaires et le verdict tombe rapidement : "vous avez bien fissuré la poche des eaux et votre col est ouvert à 2 cm. Je vais voir mon supérieur pour savoir si vous devez accoucher cette nuit, ou si on vous hospitalise pour un accouchement demain". La réponse n'a pas tardé non plus : "comme cela fait plus de 24h que la poche des eaux a fissuré, vous allez accoucher cette nuit".

Ah... mais je ne suis pas prête !!! Où sont les contractions ? Les douleurs ? Bébé est trop haut ! Il n'est pas prêt lui non plus !!! 
La minute de panique passée, on m'installe en salle d'accouchement, et on me perce la poche des eaux.
Tout le liquide amniotique s'est alors déversé. Il y en avait, encore et encore. La sage-femme hallucinait sur la quantité de liquide. Maintenant, nous n'avions plus qu'à attendre que les choses s'enclenchent les unes à la suite des autres.

Je crois qu'avec mon homme, nous avons eu les mêmes doutes au moment : nous n'étions pas psychologiquement prêts. Pourtant nous étions détendus. Nous plaisantions, on blaguait avec la sage-femme, on écoutait de la musique. des vieux albums comme le Unplugged in New York de Nirvana... C'était comme si on n'y croyait pas. Enfin c'est comme ça que je l'ai vécu au début. J'avais l'impression de rêvé, et que j'allais bientôt me réveiller. Je n'arrivais pas à vivre les événements comme pour le 1er accouchement. Tout me paraissait si lointain, comme si j'assistais à mon accouchement d'une bulle extérieure.

Lorsque mon col était ouvert à 4 - 5 cm, j'ai commencé à ressentir des contractions. j'arrivais à bien gérer la douleur mais j'ai préféré demander la péridurale. Certaines personnes se sont exclamées que j'avais eu tort, puisque je gérais bien la douleur. Oui enfin, je gérais bien à 5 cm lorsque la douleur est à 5 - 6 sur une échelle de 1 à 10. J'ai donc préféré avoir la péridurale car je me connais et douillette comme je suis, je sais que je n'aurais pas tenu lorsque la douleur aurait été plus forte. 

Au bout de 5h de travail, mon col était complètement effacé, mais le bébé était encore trop haut. Hop en position petit bouddha pour le faire descendre. Une heure après, bébé était descendu.
La sage-femme m'a demandé de pousser pour voir si on pouvait faire sortir bébé. Et ce fut le cas.
J'ai poussé, puis poussé, encore et encore. 
La sage-femme voulait que je rappuie sur le bouton de la péridurale mais je refusais, je voulais sentir bébé passer, je voulais vivre mon accouchement (certes sans douleur, mais le vivre quand même !).
Mon homme m’encourageait à chaque poussée. Ses mots me réconfortaient. Il me rappelait à chaque fois ce que nous avions vu en cours d'haptonomie et cela me permettait de mieux gérer les poussées.
Puis après 1/4 d'heure, bébé est sorti.

On m'a posé mon petit cœur sur la poitrine et j'ai pleuré. On y était arrivé. Il était là, parfait, en bonne santé... Moi qui risquait d'accoucher prématurément... j'avais réussi à le protéger et à le garder en moi le plus possible. On y était arrivé. Il était là... 

Ce fût un bel accouchement. Différent du 1er, qui s'est aussi très bien déroulé. Je ne m'attendais pas à ce que cela se déroule ainsi, mais tant pis car je suis heureuse que bébé soit là avec nous. Je suis heureuse que tout ce soit bien passé. Je suis heureuse d'avoir pu voir venir les choses tranquillement. Je suis heureuse que bébé soit en bonne santé. Je suis heureuse d'avoir pu vivre mon accouchement. Je suis heureuse de voir mes 2 merveilles vivre et grandir sous mes yeux.
De belles aventures nous attendent dans notre nouvelle vie à 4.


vendredi 13 mai 2016

Cellu M6 durant la grossesse


Lorsque je consulte les statistiques de mon Blog, je constate que l'un de mes articles les plus consultés concerne le Cellu M6 post grossesse (pour rappel S. a testé le Cellu M6), et que les mots clés tapés dans les moteurs de recherches pour arriver sur mon Blog sont :  "Cellu M6", "grossesse", "enceinte", etc. 
Je me suis donc dit que je pouvais vous parler aussi de mon expérience du Cellu M6 pendant ma grossesse.

Je n'ai pas cessé le Cellu M6 depuis que j'y ai goûté ! Je suis à une séance de 30 minutes par mois. En complément je continue à faire du sport et à surveiller mon alimentation. Car il n'y a pas de miracle si l'on souhaite obtenir des résultats, il ne faut pas uniquement se contenter du Cellu M6. 
Ce petit moment de plaisir (car oui c'est un plaisir !) mensuel me procure beaucoup de biens-faits et me permet de limiter ma peau d'orange. J'en ai bien entendu mais certainement moins grâce à l'effet combiné : bonne alimentation + sport + Cellu M6. 

Lorsque j'ai découvert que j'étais enceinte, j'aurais pu arrêter et reprendre après. J'en ai discuté avec mon esthéticienne. Nous étions pour stopper les massages sur le ventre. Nous les reprendrons après ma ré-éducation périnéale. Par contre, nous avons maintenu les massages sur les jambes, les cuisses, les fessiers. J'en vois déjà certaines en train de s'offusquer : "quoi ? tu n'as pas demandé l'avis de ton gynéco ?". Non. Je ne lui ai pas demandé son avis car je la connais. Avec elle il faut tout arrêter : sport, boulot, médoc, etc. Alors si je pouvais garder cette petite demi-heure mensuelle de détente et de plaisir, sans faire de mal au bébé (aux dernières nouvelles, les bébés se portent dans le ventre et non dans les jambes), et bien je continuerais.
J'en entends aussi me dire : "mais arrête ! t'en as pas besoin !". Au contraire si. Si j'ai peu de cellulite, ça ne tombe du ciel. Ou encore "Profite de ta grossesse, c'est le seul moment où tu peux prendre des kilos. Tu les perdras après !". J'en profite de ma grossesse, malgré le Cellu M6 ! et bonjour les dégâts de faire le yo-yo avec son poids... C'est loin d'être bon pour la peau, les muscles, etc. Pour celles (et ceux) qui me suivent et me lisent, vous savez que je n'aime pas cet état dans lequel je suis. Je suis loin d'être épanouie dans ma grossesse comme certaines. Je n'aime pas voir mon corps se transformer. Je n'aime pas prendre du poids. Donc si continuer à pratiquer mes séances de Cellu M6 me permet de mieux vivre des 9 mois, je dis "merde" à tous ces détracteurs.

Sans compter que cela m'a fait du bien au niveau de la circulation du sang et de la rétention d'eau.
En effet, les massages exercés ont atténué les jambes gonflées contrairement à ma première grossesse. Je n'ai pas souffert du syndrome des jambes lourdes non plus. Bien entendu j'ai complété cette action par le port de bas de contention et le fait de surélever au maximum mes jambes. Je l'avais fait aussi pour ma 1ère grossesse, or cela n'a pas eu les effets souhaités puisque mes jambes enflaient quand même, un peu trop... Je reconnais que mes jambes ont moins souffert pour cette 2nde grossesse et qu'elles ont gardé leur fermeté, et leur élasticité. 

Je dois accoucher dans environ 1 mois et des poussières. Le bébé se porte bien. Je vais bien, et mes jambes se portent à merveille ! Je ne regrette pas d'avoir poursuivi mes séances de Cellu M6, sinon j'aurais été obligée de tout recommencer à zéro après l'accouchement et attendre la fin de ma ré-éducation périnéale.
Par contre, je ne conseille pas de commencer le Cellu M6 pendant la grossesse. Si vous n'en avez jamais fait, il vous faudra être patiente et envisager cela après. Cela peut-être un joli cadeau que votre homme peut vous faire afin que vous vous sentiez mieux dans votre peau après ce que votre corps a subi durant 9 mois. 
Moi, c'est que mon homme a fait, et je l'en remercie ! J'ai fait la paix avec mon corps et pu le redessiner.
Laissez-vous tenter ! et pour celles qui souhaitent ne pas s'arrêter durant la grossesse, continuez uniquement sur vos jambes, genoux, cuisses, fessiers... et laissez bébé tranquille dans le creux de votre ventre. Parlez-en à votre esthéticienne.


Le Cellu M6 c'est quoi ?
Pour info, cette technique repose sur le principe de l'endermologie. Doté de deux rouleaux motorisés, l'appareil reproduit l'effet du palper-rouler -reconnu dans l'élimination de la cellulite- associé à un système d'aspiration. Par l'action de ces rouleaux, le praticien réalise un massage sur les zones concernées par la cellulite. Ce procédé va permettre de relancer les échanges cellulaires, de faire circuler la graisse et d'accélérer l'élimination des déchets.

mardi 3 mai 2016

5 kilos


Elle regardait son ventre dans le miroir. Son ventre qui s'arrondissait de jour en jour.
Elle se surprit à le caresser, et elle soupira.
Elle détestait son reflet. Elle détestait voir son corps changer. Elle savait pertinemment qu'elle était obligée de passer par là. Elle voulait tant ce bébé. C'était une concession pour avoir elle aussi son bébé. 
Elle l'aimait déjà. Elle n'avait qu'une hâte : le tenir dans ses bras, le sentir contre son corps et croiser son regard plongé dans le sien. 
Il lui fallait encore patienter. Plus que quelques semaines et elle pourra glisser son nez dans le creux de son cou et respirer son odeur.

Un petit coup à l'intérieur de son ventre l'a sortie de ses pensées. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle aimait le sentir bouger, cela la rassurait. Il était toujours là. Il était en vie. Alors, elle caressait à nouveau son ventre, comme pour le cajoler lui aussi. Mais elle éprouvait également de la gêne . Il ne lui faisait pas forcément mal quand il s'agitait mais elle ne trouvait pas ses mouvements agréables. Elle pensait "bientôt tu sortiras et tu pourras t'étendre à loisir".

Elle se regarda à nouveau dans le miroir. Elle s'attarda sur son visage. On lui avait dit que les femmes enceintes étaient resplendissantes, belles, épanouies, qu'elles avaient un "truc en plus"... Ce n'était pas pas du tout l'image qu'elle renvoyait. C'est vrai qu'elle avait de beaux cheveux. Elle passa sa main dans ses cheveux, et reconnu que leur toucher était agréable et doux, mais la coupe était informe... Elle irait chez le coiffeur après l'accouchement, songea-t-elle. Ainsi elle referait ses mèches.

De belles cernes ornaient ses yeux. Elle était fatiguée, et toutes les couches d'anti-cernes ne suffisaient plus à cacher sa fatigue. Elle passa sous ses yeux un doigt afin de vérifier que son maquillage n'avait pas coulé. Hélas non... Cependant, elle était contente d'avoir pu plutôt bien préserver sa peau. Elle avait veillé à bien l'hydrater, fait des masques régulièrement. Elle avait réussi à bien conserver son élasticité et à ne pas être envahie de boutons disgracieux à cause des hormones.
Mais ses joues ? Elles s'étaient creusées depuis le début de sa grossesse. Normalement, le visage aurait dû se gonfler un peu grâce aux quelques kilos pris, histoire de donner bonne mine. Mais ce ne fût pas son cas à elle... Elle soupira à nouveau. Ce "truc en plus", elle ne l'avait pas.

Son regard descendit sur sa poitrine. Depuis quelque temps, elle avait le sentiment d'avoir perdu des seins... Ils flottaient dans ses soutien-gorges de grossesse. Elle se souvint qu'au début de la grossesse, ils avaient triplé de volume. Elle arborait une belle poitrine qui ne laissait pas les hommes indifférents. Elle avait dû vite abandonné ses push-up trop douloureux et devenus trop petits pour des sous-vêtements plus confortables. Hormis leur aspect qui lui rappelait bien qu'elle était enceinte, ils avaient tout perdu de leur superbe.

Elle savait qu'elle était loin de la femme enceinte épanouie et heureuse.
Elle soupira encore. "C'est bientôt fini" pensa-t-elle.
Elle regarda à nouveau son reflet dans le miroir. Elle se caressa tendrement le ventre. Elle avait tant d'amour à donner à ce petit bébé. 

jeudi 21 avril 2016

BB2 est en route


Certains ayant lu l'article sur la perte de mon chat (à lire ici) auront donc compris que je suis de nouveau enceinte... et j'en suis à 31 semaines (soit un peu plus de 7 mois, presque 8).
J'aurais aimé vous l'annoncer plus tôt mais le temps m'a manqué... J'ai été très prise par mon job et les nouvelles missions qu'on nous a confiées.

J'ai appris ma grossesse début octobre. J'étais alors en déplacement pour une réunion. Comme d'habitude, mes collègues et moi avons commandé du vin au dîner. Au bout de 2 verres, j'étais ivre comme si j'en avais bu 10 ! Je me suis affalée sur mon lit comme si j'étais bourrée... j'ai même failli dormir toute habillée... là, je me suis dit : "il se passe quelque chose". J'attendais de toute façon mes règles, donc je ne me suis pas inquiétée ou plus questionnée que cela. Seulement, le 2nd soir : rebelote ! et règles toujours absentes. En rentrant à la maison, j'en touche  2 mots à mon homme qui me répond : "n'attends pas pour faire le test, le chat urine de partout alors que la litière est propre !". Les chats ont un 6e sens. Ils avaient déjà senti que j'étais enceinte lors de ma 1ère grossesse bien avant que je ne fasse le test.

J'ai donc fait le test. Il s'est révélé de suite positif. S'en est suivi la prise de sang qui a bien confirmé ma grossesse.
Les 3 mois qui suivirent furent très difficiles à vivre. L'ombre d'une nouvelle fausse couche planait autour de moi (pour rappel S. a été enceinte). J'étais partagée entre la joie et la peur de perdre à nouveau ce bébé. Je voulais très fort ce bébé, mais je gardais une distance. Je craignais de m'attacher à ce petit haricot qui grandissait en moi, et qu'il parte prématurément. Je m'empêchais de l'aimer, pour ne pas souffrir une nouvelle fois. Pourtant, tous les soirs sous la douche je le suppliais de s'accrocher. En plus, physiquement ces 3 premiers mois de grossesse furent difficiles : très grosse fatigue, nausées continuelles, vomissements, etc. C'est vrai je tapais du poing sur la cuvette de mes toilettes à chaque vomissement, pestant que j'en avais marre, mais intérieurement je me rassurais : si je vomis, c'est que je suis pleine d'hormones, donc le bébé est encore là. Avec mon mari, nous avons cette fois-ci garder le secret de ma grossesse pour peut-être "conjurer le sort" et avons attendu les 3 mois révolus et l'écho qui a confirmé que le bébé était toujours au creux de mon ventre, vivant et bien portant.

Nous avons également attendu d'être sûrs pour l'annoncer à notre Loulou. Autour d'un apéro, nous lui avons présenté l'écho des 3 mois. Il nous a regardé en souriant et a déclaré comme si de rien  n'était "c'est un bébé. Il est dans le ventre de maman", puis est retourné à ses préoccupations d'un enfant de 4 ans. Comme si il savait ou avait senti ce qu'il se passait.

Les 6 premiers mois de grossesse se sont bien passés. Pas de problèmes préoccupants. Hormis une grosse fatigue. J'étais épuisée, stressée, sur les nerfs. Le rythme du boulot s'est accéléré malgré un aménagement de mon poste pour limiter les déplacements. Je ne prenais plus de poids depuis janvier. 
Début mars, lors de notre rendez-vous pour le 6e mois, je suis fatiguée. Ma tension est basse. Je suis enrhumée. J'éternue toutes les 2 secondes. Les derniers résultats de ma prise sang et de mon urine ne sont pas bons... BB va bien mais mon col est mou et court. Le verdict tombe : le gynéco m'arrête jusqu'à la fin de la grossesse pour que je me repose et afin d'éviter un accouchement prématuré.
C'est le choc...

Je vis très mal cet arrêt. J'ai conscience des risques pour le bébé, et je ne veux pas qu'il arrive trop tôt. Mais je souffre de passer de tout à rien en moins de 24h. C'est si soudain. Comme une chute vertigineuse. Je suis partagée. J'ai peur pour BB. Je ne veux pas qu'il arrive maintenant, 3 mois avant le terme ! Je ne veux pas d'un bébé prématuré, que je ne peux ramener à la maison, que je vais voir tous les jours dans sa couveuse espérant qu'il n'y ait aucune séquelle... mais je déteste ne rien faire...
Tout le monde autour de moi ne semble comprendre l'état dans lequel je suis. Tout le monde estime que c'est génial d'être arrêtée : je vais avoir du temps pour me reposer, de profiter, etc. Mais ça, ce n'est pas moi. Moi j'aime bouger. Enfiler une paire de basket, faire du sport, aller me promener, faire du shopping, etc. Rester à la maison, à lézarder sur le canapé, à regarder toutes les séries débiles qui passent à la TV, à bouquiner, etc. Ce n'est pas moi.

J'ai très mal vécu ce mois de mars. Aujourd'hui nous sommes à 10 jours de la fin du mois d'avril. Je relativise un peu mieux. J'accepte mieux la situation. Mais je m'ennuie toujours comme un rat mort !
Courage encore 2 mois à tenir, ou tout du moins 1 mois 1/2. Si BB arrive début juin, ce sera déjà très bien ! 3 semaines d'avance sur le terme c'est toujours mieux que 3 mois d'avance !
Je continue donc à prendre mon mal en patience pour le bien de BB, de ce bébé qui grandit en moi, qui s'agite, et que nous aimons déjà tous les 3 et attendons avec impatience.

samedi 16 avril 2016

S. est impressionnée par sa collègue


Au mois de septembre dernier, nous avons appris une bien triste nouvelle.
Le mari de l'une de mes collègues venait de décéder durant la nuit d'une crise cardiaque.
50 ans... Il laisse derrière lui 4 enfants dont 2 qu'il a eu avec ma collègue. Des enfants si jeunes, du même âge que les nôtres, et sa femme (ma collègue) de 39 ans... 
Nous avons été très affectés par cette perte. Nous ne le connaissions pourtant pas. Mais voir notre collègue au plus bas, imaginer l'épreuve difficile qu'elle était en train de vivre, et la chagrin de ses enfants. Impossible pour nous de rester insensibles. Nous partagions sa peine, sa douleur.

Impossible pour nous bien entendu de ne pas faire le parallèle avec nos vies respectives, nos époux, nos enfants.
Et si demain, mon mari partait ainsi ? Comment je pourrais survivre à cela ?
J'imagine le vide que cela peut provoquer de perdre ainsi l'homme de sa vie, en une fraction de seconde.
S'endormir ensemble, amoureux, l'un contre l'autre, et se réveiller, son corps inerte à nos côtés, et essayer de le ranimer, alors qu'il est trop tard...

Je n'ose imaginer les phases par lesquelles ma collègue a dû passer. Je n'ose imaginer la réaction de ses enfants, leur chagrin, leur peine.
Et pourtant la vie continue, et elle est là. Debout et forte.
Et ses enfants vivent pleinement leur vie.. d'enfants.

Elle est revenue travailler un mois seulement après. Pour certains c'était prématuré. Mais je crois qu'elle avait besoin de travailler pour survivre à sa douleur, pour penser à autre chose et avancer dans la vie.
Je suppose qu'elle doit passer par des moments difficiles et douloureux, mais elle ne montre jamais son chagrin. Elle ne défaille jamais devant nous.
Nous sommes sa force. Son bâton sur lequel elle s'appuie et qui l'aide quotidiennement à se relever. Pour elle, pour ses enfants.
Son courage m'impressionne.
Je ne sais pas si j'aurais autant de force qu'elle s'il m'arrivait la même chose. Et d'ailleurs je ne souhaite surtout pas que cela m'arrive !!!
Elle trouve le courage de se lever tous les matins, de s'occuper de ses 2 garçons, de venir travailler et d'assumer son poste, et de même partir en déplacement.
Cela doit être compliqué parfois pour s'organiser quand on est seule, mais elle doit être bien entourée.
Elle doit passer par des moments durs : anniversaires, Noël, etc. Mais elle affiche toujours un large sourire le matin quand elle arrive au bureau.
Ce petit bout de femme force mon admiration.

Je crois que j'aurais toujours beaucoup de respect pour elle, d'une part par rapport à ce qu'elle a enduré, mais surtout pour sa force qui m'impressionne.

jeudi 14 avril 2016

S. a le coeur lourd



Plus jamais, non plus jamais je ne souhaite revivre ça !

Ça, c'est la perte d'un animal...
J'ai encore le cœur lourd rien que d'y penser.
Notre chatte avait 16 ans lorsqu'elle nous a quitté... un déchirement...
C'est aller vite, bien trop vite.
En moins de 5 jours, elle est partie. 5 jours ! Nous n'avons pas eu le temps de nous préparer, c'était si soudain... Que ce fut dur et triste. J'en pleure encore...
Quand mon mari l'a ramenée de l'école vétérinaire, on ne pensait que le diagnostic serait si mauvais... et que quelques jours après, nous serions obligés de mettre fin à ses souffrances pour qu'elle parte tranquillement et sereinement.
Quelques jours auparavant elle avait l'air d'aller bien. Rien ne laissait suspecter qu'elle allait partir... 

Je la revois encore allongée, miaulant de douleur à chaque mouvement. Même shootée de morphine, elle souffrait encore. La vétérinaire, calmement, nous a expliqué chaque étape, chacun de ses gestes. 
Nous l'avons caressée, entre nos larmes, jusqu'à ce que son cœur cesse doucement de battre.
Et puis ce fut fini. Comme si d'un coup, vous appuyez sur le bouton off d'un jouet, de la radio, de la télévision. Plus rien.
Nous avons recouvert son petit d'une serviette, afin de la préserver. Comme nous le faisons pour les êtres humains...

Chatoune. C'est ainsi qu'elle s'appelait.
Chatoune a participé a 15 ans de notre vie. C'était le petit chat de mon mari quand je l'ai rencontré.
Je me souviens encore que nos débuts n'ont pas été commodes. Elle était jalouse qu'une nouvelle femelle arrive dans la vie de mon homme et me le faisait bien comprendre. Elle m'attaquait par exemple quand je dormais dans le lit en me sautant dessus et en me mettant des coups de pattes sur la tête ! 
C'était un chat caractériel. Dès qu'un événement ou que quelque chose la dérangeait, elle n'hésitait pas uriner sur les couettes, coussins, canapés, etc. pour montrer son mécontentement. Nous avons tout essayé pour éviter qu'elle urine de partout. Mais rien n'y a fait, c'était plus fort qu'elle.
Ces dernières années, notre relation s'est beaucoup dégradée. Elle n'a pas aimé l'arrivée de notre petit garçon, et elle me le faisait payer pendant mon congé mat. Elle urinait tous les matins entre la table basse et la TV, entre le moment où mon mari partait travailler et l'heure à laquelle je me levais (autrement dit 3/4 d'heure après !). Agacée, j'ai pris le parti de cohabiter avec elle. Je crois même que c'était son parti aussi car dès lors où j'ai été enceinte, elle ne m'a plus fait de câlins.

Mais elle était là, toujours là. Je ne pensais pas que son absence me manquerait un jour.
Elle a été le témoin de notre vie.
Elle a été là quand je suis tombée amoureuse de mon homme, quand nous avons emménagé ensemble, puis déménagé, puis re-emménagé, et encore déménagé, ...
Elle a accueilli (même si je pense qu'elle s'en serait passée !) notre chien, puis ensuite un autre chat.
Elle a appris à vivre avec eux, même s'ils bouleversaient sa tranquillité.
Elle a été témoin de la préparation de notre mariage, de ma 1ère grossesse, de ma 2nde, de ma fausse-couche, et puis de ma 3e grossesse.
Elle était là.
Elle était là aussi quand nous traversions des moments difficiles, douloureux, malheureux, mais elle a aussi assister à tous les instants heureux que nous avons connus.
Elle a partagé nos joies, tout comme nos peines. Les jours de fêtes, comme les jours de pluie. 
Elle nous a vu nous quereller, pleurer, puis nous réconcilier.
Elle a accepté, non sans joie, l'arrivée de notre Loulou et tous les tirages de poils ou de queue qu'il lui a fait subir.
Elle a assisté aux 1ers pleurs de notre fils, ses 1ers cris, plus ou moins stridents, ses 1er pas, ses 1ers mots, etc.
Elle a été le témoin de 15 ans de relation avec mon homme. Les hauts comme les bas, 
Et elle est partie avec tout cela...
Ne nous laissant qu'un vide, difficile à combler, un vide douloureux, un vide plein de tristesse et de larmes.

Je ne la remplacerai pas. Il me reste mon chien et mon autre chat.
Et je sais déjà ô combien cela sera difficile encore à vivre lorsque l'un d'eux nous quittera à son tour (le plus tard possible je l'espère).
Je n'aurais pas le choix de revivre encore cela.
Mais je préfère limiter de tels moments, c'est pourquoi que je ne prendrai pas un petit chaton tout mignon, auquel je m'attacherai encore, et qui partira un jour dans les larmes. 
C'est trop de tristesse, de déchirement.
Plus jamais ça...