Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


mardi 18 décembre 2012

S. est une étrangère

 

Vous le savez, je me déplace beaucoup pour mon travail.
Beaucoup trop d'ailleurs à mon goût mais il faut rattraper le retard généré par mon congé parental...
Ce qui m'ennuie lorsque je suis en déplacement, en plus de la fatigue et de la solitude, c'est d'être loin des miens, de mes 2 hommes.
Mon petit loup grandit, vite, trop vite, et je ne suis pas là pour le voir... Cette situation m'est de plus en plus difficile à accepter.
Il vient d'avoir 15 mois et chaque jour il apprend quelque chose de nouveau.
Avant j'étais la 1ère spectatrice de ses progrès. La 1ère à m'extasier. La 1ère à le féliciter.
Aujourd'hui, je suis la dernière.

Il y a quelques temps, je suis partie sur une de mes agences plusieurs jours. Tout s'est bien déroulé. Le déplacement a été fort sympathique. Mais j'ai vite déchanté en découvrant en rentrant que mon petit bout avait ses 1ers pas, et je n'étais pas là. J'étais à 500km de ses exploits...
Sur le coup, j'ai réellement cru qu'il venait de faire ses 4-5 premiers pas devant moi, et j'étais toute heureuse. Mais mon beau-père n'a pu s'empêcher de crier haut et fort qu'il avait été témoin de ses 1ers pas quelques jours auparavant...
Mon beau-père manque parfois de perspicacité et de finesse. Il n'a pas songé un seul instant que ses mots m'avaient blessée...
Mon loulou avait fait ses 1ers pas et j'étais loin...
à cause du boulot...
et encore du boulot...

En début de mois, je suis partie à mon siège social pour une énième réunion.
Par chance, comme il neigeait et que nous avions peur de rester bloqués, j'ai réussi à prendre le train précédent. J'ai pu faire une belle surprise à mon petit coeur qui ne s'attendait pas à me voir si tôt.
Au fur et à mesure que les minutes passaient, j'ai été étonnée de voir les progrès qu'il avait fait. Il ne s'aidait pratiquement plus des meubles qui l'entouraient pour marcher. Il lui arrivait même de se lancer "sans filet" pour passer d'une pièce à une autre.
Je l'observais.
Ébahie pas cette évolution soudaine, j'ai réalisée que j'étais devenue une étrangère à ses derniers changements.
Pour mes beaux-parents et mon homme, cela semblait si familier et si normal que j'en fût déboussolée.
J'étais la seule à m'extasier des avancées de mon petit bout. Et j'ai compris.
J'ai compris que j'étais devenue une étrangère dans ce paysage.
A force d'être loin de lui, loin de ses exploits, je payais pour mon absence.
J'ai eu mal. Très mal.

Je me sens si étrangère à ce bout de vie que je ne partage plus avec mon petit bout.
Si étrangère à lui depuis quelque temps...
Je sais qu'il faut que je me fasse une raison. Je ne pourrais pas toujours être là à chaque instant de sa vie.
Mais c'est dur et douloureux.
Mon emploi me prend énormément de temps sur ma vie privée, sur ma nouvelle vie de famille.
J'ai l'impression qu'en plus de la distance physique qu'il génère, il crée aussi une distance morale entre mes 2 hommes et moi.
Ils partagent tellement entre eux quand je ne suis pas là...
Je me sens étrangère à ce bonheur là... au bonheur d'être présente tous les jours aux côtés de mon petit bout.

mercredi 12 décembre 2012

Le cantonnier




Lorsque j'étais enfant, il y avait dans mon village un cantonnier.
Je le croisais régulièrement, il faisait parti du paysage. Toujours accompagné de son vélo, il se promenait dans les rues, à la recherche d'une feuille à balayer. Je me souviens qu'il portait toujours les mêmes vêtements : un pantalon bleu, une veste beige usée, et sa vieille casquette de "gavroche". Son visage me faisait penser au personnage de dessin animé Popeye. Mais en lieu et place d'une pipe, une cigarette était souvent suspendue à ses lèvres. Son activité  favorite semblait être la flânerie. Adossé à son vélo, je l'ai plus souvent vu regarder les passants, que nettoyer nos rues. Ce cantonnier, celui que j'ai dans ma mémoire, aurait pu sortir tout droit des poèmes de Jacques Prévert...

À l'adolescence, ses flâneries m'ont dérangée. La jeune fille que j'étais craignait ce cantonnier qui regardait perversement les demoiselles passer. Le charme des vers de Jacques Prévert avait disparu. Je voyais en cet homme de la perversité. Son regard me mettait mal à l'aise, et sa bouche tordue à la Popeye laissait entrevoir une langue qui en disait long sur ces intentions. Il subissait les nombreuses moqueries des autres adolescents de mon village, mais ces railleries semblaient glisser sur lui comme l'eau coule le long d'un mur. Ses pensées gambergeaient au-delà de tout ça...

Dernièrement je suis repassée par ce village où j'ai grandi. Au détour d'une rue, la silhouette de ce cantonnier s'est dessinée devant moi. Son vélo n'était plus, il avait laissé sa place à une canne. Sa tête était toujours surmontée de cette même casquette qui n'avait pas pris une ride. Mais qu'elle ne fut pas ma tristesse en apercevant ce visage déjà déformé, boursouflé par l'alcool qu'il devait consommer en grande quantité. Ce visage vieilli et usé par les années qui se sont écoulées. Sa démarche chevrotante et incertaine accentuait sa détresse. Mon cantonnier avait vieilli, mal vieilli. Bientôt il ne arpentera plus ces rues qu'il a si bien connues. Bientôt il disparaîtra de ce paysage, sans manquer certainement à personne.

J'ai été attristée par cette image. Elle me renvoie à ce que nous sommes et au temps qui passe. J'ai grandi. Il a vieilli. Je ne le vois plus comme le pervers qui m'effrayait. Non.
Je suis triste et nostalgique de cette enfance innocente qui nous échappe au fil des années.
Je regarde mon petit bout qui grandit, si vite, toujours trop vite, et qui me ramène à mon enfance, à mes souvenirs. J'aimerais tant lui préserver le plus longtemps possible son innocence. La vie passe trop rapidement. Il faut profiter de chaque instant avant qu'il ne soit trop tard.
La vue de mon cantonnier me l'a rappelé :
CARPE DIEM !




dimanche 9 décembre 2012

S. n'est pas morte !!!

Non il ne m'est rien arrivé de grave
Non je n'ai pas envie d'arrêter mon blog
Non je ne vous ai pas oubliés
Vous me manquez d'ailleurs
J'ai encore plein de choses à vous raconter
Mais le temps me manque...

JE SUIS DÉBORDÉE !!!!!!!

Promis vous aurez bientôt de mes nouvelles
De nouveaux sujets sont en écriture ...