Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


lundi 28 novembre 2016

Les mamans devant l'école



Avant d'être maman, je me faisais déjà une opinion précise des "mamans devant l'école". Aujourd'hui je suis maman à mon tour, et hélas depuis le mois de mars, je suis moi aussi devenue une "maman devant l'école". Fort heureusement, à compter du mois de janvier, je vais quitter ce club très fermé et réintégrer le club des "mamans qui bossent". 

A la sortie de l'école, vous croisez essentiellement :
- des nourrices : exclusivement nourrices. Elles n'ont plus d'enfants scolarisés en maternelle ou en primaire.
- des mamans - nourrices : ce sont des nourrices qui ont à l'inverse des premières des enfants scolarisés en primaire et maternelle
- des grands-parents
- des femmes de footballeurs (ou ex-footballeurs, ou autre sportif plein aux as), mais elles jouent dans une toute autre catégorie ! 
- des mamans qui bossent mais qui ont la chance (ou pas) d'avoir un job qui leur permet d'être à 16h30 devant le portail de l'école. Les autres mamans qui bossent vous ne les voyez jamais, sauf éventuellement le matin car elles peuvent déposer leur progéniture à l'école ou à la sortie de la garderie ou alors uniquement aux réunions scolaires
- des mamans qui ne travaillent pas car elles sont au chômage et/ou au foyer, ou en congé parental (rayer la mention inutile)

C'est surtout les 2 dernières catégories qui m'interpellent, car ce sont celles que je fréquente, devant le portail de l'école, en attendant qu'il s'ouvre...

Pour les mamans qui ne travaillent pas, elles se divisent encore en 2 groupes distincts : celles qui font un effort vestimentaire et de maquillage, et celles qui ont sorti le fameux jogging, ont un teint blafarde et des cheveux poisseux.
Je sais bien que quand on ne sort quasiment jamais de chez soi, sauf pour aller chercher les enfants à l'école, on n'a guère envie de s'habiller et de se maquiller. A quoi bon ? Pour plaire à qui ? de toute façon l'un des mômes finira par mettre ses mains boueuses sur la jupe ou coller ses crottes de nez sur le pantalon de maman. Non vraiment à quoi bon... ?
Perso, je suis dans l'autre catégorie. Tous les matins, je m’habille et me maquille comme si j'allais travailler. Hors de question d'être une loque, de ne ressembler à rien, juste par ce que je ne travaille pas. Je suis une femme avant d'être une mère. Et être mère ne signifie pas arrêter d'être une femme. 

Mais le pire pour moi ce sont les sujets de conversation. Je n'en peux plus de savoir comment la petite fleur a dormi la nuit dernière, si sa morve est jaune ou verte !!! Je sais bien que la seule chose que nous avons en commun ce sont les enfants mais mince quoi ! ma vie ne tourne pas qu'autour du caca mou ou dur de mon fils !!! Je trouve cela inintéressant. Même si E#2 a le nez bouché ou que E#1 est constipé, ce sont des sujets que je n'aborde pas car ON S'EN FOUT ! 

Dans un mois et demi, je vais reprendre le travail. Et ouf ! merci ! je vais retrouver des adultes, et avoir des conversations d'adultes ! Parler du travail, de l'actualité, des loisirs, des vacances, des voyages, des collègues, etc. Parler d'autre chose que de caca mou !!!
J'ai mis beaucoup d'espoir dans les mamans qui travaillent (et arrivent à 16h30 car leur boulot le permet). Je me suis dit, "elles, elles vont enfin me parler d'autre chose". Mais non. C'est pareil. A croire que dès lors qu'on se poste devant le portail de l'école, on met son cerveau en position "maman devant l'école avec discussion puérile". Au secours ! 

Je ne pourrais hélas jamais me faire des copines de soirées ou de beuveries devant l'école. Des fois j'ai l'impression de passer pour une dingue à côté. Où est passé leur sens de l'humour, leur côté funky, enjoué ? Je suis plus âgées que certaines, et pourtant je me sens la plus jeune. J'ai l'impression qu'elles ont 10 ans de plus. Comme si à partir du moment où tu deviens maman, tu as un rôle à tenir. C'est comme lorsque j'ai parlé de sport avec elles. Oui pour une fois, elles ont enfin accepté de parler d'autre chose que de la morve de leurs enfants ! Youhou ! J'ai eu l'impression de passer pour une extraterrestre avec ma zumba et mon renforcement musculaire. Elles, elles ne font pas ou peu de sport... S'occuper des enfants c'est déjà assez sport comme ça ! 

C'est peut-être elles qui sont dans la normalité et moi qui suis une extraterrestre... Moi qui arrive le soir devant l'école habillée de ma petite jupe en jeans, mes bottes, maquillée, brushée, avec mon téléphone à la main, poussant ma poussette 3 roues 4-4... 

vendredi 18 novembre 2016

Ma maternité

Je ne sais pas si c'est lié au fait que c'est le 2e enfant, que l'on est moins stressé ou que désormais "on a plus l'habitude", mais j'ai l’impression de plus profiter de ma maternité.
C'est curieux ce sentiment... Des fois même je culpabilise. Je me dis que je profite plus de mon 2e enfant que de mon 1er. Alors que c'est faux ! C'est peut-être juste une impression.
J'aime mes 2 enfants. Aussi fort l'un que l'autre. Si demain, il faut que je leur donne un rein ou même ma vie, je fonce sans réfléchir. Ils sont tout pour moi.
Pourtant j'ai cette sensation curieuse depuis quelques temps de prendre beaucoup de plaisir à être avec E#2.
Peut-être ai-je oublié tout simplement ? Peut-être qu'avec E#1, j'étais tout aussi exaltée... Je ne me souviens plus...
Peut-être est-ce lié au fait que je prends un congé parental plus court avec E#2... aurais-je plus envie de profiter car le temps que nous passons ensemble est limité ?
Ou alors, c'est peut-être aussi parce que c'est ma dernière grossesse, mon dernier bébé et je veux en profiter encore plus.
Je ne sais pas...

J'ai vécu ma 2e grossesse différemment de ma 1ère. Dans les 2 cas, j'ai détesté être enceinte. Mais les liens tissés avec les bébés durant ces 9 mois ont été différents.
Pour ma 1ère grossesse, j'étais dans la découverte.  Chaque étape était une nouveauté, plus ou moins agréable. Mais j'ai le souvenir d'avoir été spectatrice de ma grossesse. Il n'y a qu'une chose que j'ai vraiment adoré : sentir BB1 bouger dans mon ventre, le voir réagir quand je posais ma main dessus... Cette connexion si merveilleuse qui commence dans le ventre...
Pour cette dernière grossesse, tout était différent. Comme elle arrivait après une fausse-couche, j'étais dans l'angoisse les premiers mois de perdre le bébé à nouveau. Créant ainsi une bulle entre nous. Comme si je voulais le protéger, nous protéger tous les 2.

Après, il y a eu le risque que j'accouche prématurément. J'ai donc malgré ma bougeotte perpétuelle calmer le jeu. Pour lui. C'est comme si BB2 et moi, on créait un nouveau lien très fort entre nous. Même pas né, il devait lutter dans le ventre de maman. Et Maman était là pour l'aider. On s'encourageait et se soutenait mutuellement. 
J'étais triste durant cette grossesse. J'ai beaucoup pleuré... Problème avec mon aîné (que j'ai toujours d'ailleurs), soucis dans mon couple, mésentente avec mon entourage, arrêt de travail prématuré, etc. tout ceci n'arrangeait pas mon moral, et je déprimais... trop peut-être. BB2 a dû ressentir mon mal-être, et il a dû prendre sur lui mes peines et mes chagrins, créant ainsi un autre lien fort avec sa maman.
Pour cette grossesse, je me suis moins entourée de personnes superflues. Uniquement d'ami(e)s qui ne me jugeaient pas et me laissaient vivre ma grossesse comme je le voulais. Sans émettre aucun jugement à mon encontre ou encore de réflexion désagréable commençant par "moi à ta place...". De ce fait, je ne doutais pas perpétuellement de mes choix, de ma façon d'être ou d'agir enceinte.

Et puis, il y a eu les séances d'haptonomie, que je n'ai pu faire pour ma 1ère grossesse à mon grand regret. Alors pour BB2, je m'y suis prise tôt et on a pu commencer le travail dès le 3e mois. Quelle joie de sentir BB sentir sous ses doigts et de communiquer avec lui, même si tout petit... ça me rassurait entre les échos. Il était en vie. Il était encore là. L'haptonomie crée entre BB et ses parents une connexion forte. Je me souviens que je lui communiquais tous mon amour par des gestes tendres, alors qu'il était encore dans mon ventre. Un autre lien se créait entre nous... un de plus...

Aujourd'hui, quand je m'occupe d'E#2, je prends beaucoup de plaisir à jouer avec lui, à le câliner, l'embrasser. J'en prenais aussi pour E#1, mais je ne me souviens pas d'avoir été aussi complices tous les 2. Avec E#1, mes gestes étaient maladroits. Je me sentais gauche avec lui. J'avais l'impression de tout mal faire. J'étais angoissée. Je découvrais la maternité en même temps que lui grandissait. J'apprenais à être maman, et c'est lui qui m'apprenait à l'être.
Aujourd'hui je suis différente. 5 années se sont écoulées entre mes 2 garçons. Mes gestes sont plus sûrs. Je suis moins stressée. Même si j'ai l'impression d'avoir tout oublié !
Mais à travers les yeux d'E#2, à travers ses sourires, je me sens importante, je me sens être mère. Comme si cette fois, ma place était légitime et reconnue. 

lundi 14 novembre 2016

Wall of fame



Depuis que je suis arrêtée, je vais chercher mon grand à la sortie de l'école.
Son école, je la fréquente peu. 
Le matin c'est mon mari qui l'emmène, et c'est ma belle-mère qui jusqu'à présent allait le chercher. Je connaissais donc peu les enfants, les parents, les grands-parents, les nourrices, les maîtresses, les ATSEM, etc. Mais depuis mon arrêt et mon accouchement, je rattrape le temps perdu !
Enfin je ne sais pas si je devrais m'exprimer ainsi... Les sorties d'école ce n'est vraiment pas mon monde... mais ça c'est un autre sujet.

Quand j'arrive à 16h30 pour récupérer mon fils, il y a toujours les mêmes personnes.
Je reste assez à l'écart. Lier des amitiés devant l'école, ce n'est pas mon truc. Même si je me suis fait coincée par une ou deux mamans... Mais au maximum, j'évite ! Ça me rappelle trop ma mère qui copinait devant les écoles et restaient des fois des heures à discuter. N'avait-elle donc pas autre chose à faire de sa vie !?! Il faut croire que non. Mais apparemment, ce doit être une tradition chez certaines nourrices.
Donc, je reste le plus possible à l'écart et j'observe.

Il y a 2 nourrices qui sont toujours là. Toujours assises sur le muret de école. Toujours au même endroit. Je pense même que l'empreinte de leur fessier est gravé dans le mur ! 
Ces 2 nourrices se remarquent assez vite : 2 femmes blondes platines, coupe au carré pour les 2, habillées quasiment de la même façon, dégoulinant d'artifices, peu souriantes et assez vulgaires. Elles font tâches dans ce paysage où les gens sont simples et courtois. Elles n'ont rien à voir avec les autres nourrices, parents ou grands-parents. 
On peut dire qu'elles se sont bien trouvées ! Qui se ressemblent s'assemblent !
On a l'impression quand on les voit qu'elles dominent tout le monde, qu'elles sont au dessus de tous. Elles regardent les gens avec mépris. Elles font sentir qu'elles sont supérieures. Et quand elles s'adressent aux enfants qu'elles gardent, du venin pourrait sortir de leur bouche.  
Elles doivent être là depuis des années. Elles doivent connaître du monde. Mais non. Elles ne parlent qu'entre elles. Tous les jours. Toutes les 2.

Quelques fois, une 3e nourrice les rejoint. Plus jeune, plus mince, et brune. Mais tout aussi désagréable et vulgaire. 
Elle aussi se croit tout permis. Elle parle fort comme si elle était seule au monde.  Elle raconte sa vie à tue-tête au cas où tout le monde voudrait savoir ce qu'elle ressent ou comment elle se sent aujourd'hui.
L'autre jour, elle m'a littéralement coupé la voie pour jeter un mouchoir dans la poubelle. Vous avez entendu des excuses ? Moi non. J'ai râlé et haussé la voix. Mais rien. Elle est repartie dans sa discussion avec ses 2 copines blondasses sans s'excuser. Comme si je n'existais pas. Comme si elle était seule au monde. J'ai halluciné ! 
Quand je vous dis qu'elles se croient tout permis !

Elles ne m'inspirent guère de sympathie, ni de confiance.
Lorsque j'étais enceinte, elles me lorgnaient de la tête aux pieds. Je les voyaient assises là sur leur mur, été comme hiver.  Je préfère ne pas savoir ce qu’elles disaient dans mon dos mais une chose est sûre, elles me regardaient comme leur prochaine proie : "on veut garder ton bébé".
Vous pouvez toujours courir les filles !
Depuis la naissance d'E#2, elles m'adressent de temps en temps un sourire. Mais je ne relève pas. Si elles pensent m'amadouer ainsi ! Cela fait trop longtemps que je les observe, et autant vous dire que pour la garde de BB2, elles sont exclues d'office !!!

Pendant encore des années, elles s’assiéront sur leur mur, marqué de leur empreinte. Elles pourraient même graver dessus leur nom ! Elles font partie du paysage. Mais hélas pour elles, elles font tâches dans ce paysage. Elles croiseront d'autres mamans et futures mamans et elles essaieront à nouveau de les prendre dans leur filet pour garder leurs enfants.
Les plus lucides les laisseront sur leur mur, picorer leur pain dur. ;)