Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


jeudi 1 mai 2014

Il a perdu son visage




J'ai grandi dans un adorable petit village.
Un petit village de campagne où tout le monde se connaissait. On pouvait y voir les enfants jouer dans les rues, les familles se promener le dimanche au bord des champs, se saluer gaiement sans arrière-pensées. Ce petit village respirait la convivialité.

Mais le visage du village de mon enfance à bien changé.

Un collège est venu s'installer au milieu du parc, apportant son lot d'adolescents boutonneux, un changement de mentalités.
L'école primaire, où j'ai usé mes culottes sur les bancs, à été délocalisée. Ses murs ont été réutilisés pour des associations. Mais sa cour... Cette cour, notre aire de jeux lors des recréations qui laissait place à nos plus folles parties de ballons, cordes à sauter, billes, élastiques, marelles, a été effacée par des immeubles.
Des habitations à plusieurs étages poussent de partout. Dès qu'un terrain se libère, dès qu'il y a la moindre parcelle, un immeuble est bâti.
La 2ème école primaire du village a, elle aussi, été déplacée. Ses vieux locaux ont eux aussi céder leur place à du béton, et encore du béton... 

Je me souviens de mes cours de gym. Ils avaient lieu dans une salle spécialement créé pour cela, avec ses poutres, ses barres parallèles, ses barres asymétriques, son cheval d'arçon... Elle aussi a été remplacée par des immeubles. 
Par contre un 2ème gymnase a été construit pour suppléer au 1er. Étant donné que toutes les autres salle de sport ont toutes été fermées, cela manquait d'espace sportif.

Quand je passe dans ce village qui autrefois fut le mien, je ne reconnais plus l'essence même qui en faisait tout son charme.
La place de l'église, une petit place rouge en terre battue, s'est vue disparaître au profit d'un parking.
Nous ne verrons plus les anciens, l'été, lorsqu'il fait bien chaud, s'asseoir sur le vieux banc sous le chêne de cette place et regarder les passants.
Nous ne verrons plus ces autres anciens jouer, lors des beaux jours, à la pétanque sur cette même place. Puis quand la partie était terminée, traverser la rue pour s'installer en face siroter une bière fraîche. Même le café n'est plus.
La bibliothèque municipale tenue par des personnes âgées bénévoles à mille lieux de l'ère informatique, qui tamponnaient encore les dates de prêt de livre, va se faire absorber par la création d'une salle socioculturelle et d'une médiathèque. 
Tous les souvenirs de mon village, de mon enfance, vont disparaître petit à petit...

Le village où j'ai grandi,  s'est développé. La population s'est accrue. Il faut avancer avec son temps, avancer avec ces citoyens. Mais le dénaturer, lui changer son visage, m'est difficilement acceptable. 
Quand je traverse mon village d'enfance, je ne trouve plus rien d'authentique. Je ne retrouve plus mes souvenirs. 
Même les boutiques que je connaissais ne sont plus. La boulangerie où nous achetions, mes amies et moi, tous les dimanches des bonbons n'existe plus. Je pense même qu'il y a plus de coiffeurs ou de banques que de boulangeries aujourd'hui. 

Mon village a perdu son visage. Il a perdu tout ce qui faisait sa beauté. Je ne le reconnais plus.
J'ai le sentiment que mon village a perdu son âme...