Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


samedi 6 septembre 2014

La maman de Tchoupi a du chagrin



Mardi 2 septembre 2014.
Cette date sera à marquer d'une pierre blanche sur notre calendrier.

Je me suis levée  plus tard que d'habitude. Un sentiment d'angoisse m'a accaparée dès le réveil.
Chaque minute était comptée. Je voulais en apprécier chacune d'entre elles avant le moment tant redouté.
Mais l'appréhension et le doute m'empêchaient de profiter.
Une boule à commencer à se former dans ma gorge. J'aurais aimé apprécier cette fichue tasse de café ! Mais l'envie n'était pas au rendez-vous.
Nous nous sommes préparés. Pour reculer l'échéance, j'ai laissé le soin à mon homme d'habiller notre petit bout. Il l'a revêtu d'un joli short à carreaux et d'un beau T-shirt violet assorti. Mon Loulou était beau comme ça.
Dernier coup d'œil dans le miroir. Ouf ! Mon maquillage n'avait pas coulé. Puis nous sommes partis.

Le parking commençait à bien se remplir.
Mon loulou est sorti de notre voiture, surexcité. Il a exigé à porter lui-même son beau sac à dos Flash Mc Queenn. Je l'ai regardé. Il faisait grand. Quelque chose était en train de se passer, de changer.
Nous lui avons demandé de nous donner la main.
Très vite il a lâché la mienne.
Comme si inconsciemment, il voulait briser ce lien virtuel qui l'unissait encore moi. Comme s'il voulait me montrer qu'il était un "grand" désormais.
J'ai ravalé ma fierté pour ne pas dramatiser la situation.
C'était son moment à lui. Il était en droit de le vivre comme bon lui semblait.

Je me suis alors revue 3 ans en arrière avec mon ventre rebondi qu'il martelait de l'intérieur. J'étais partagée entre curiosité et peur à ce moment-là. J'étais curieuse de découvrir sa petite bouille toute ronde et la peur de l'accouchement. Et aujourd'hui, il rentre à l'école. Ces 3 dernières année sont passées tellement vite. J'ai l'impression qu'hier encore je me plaisais à caresser ce ventre rond...

Nostalgiques, nous nous sommes avancés vers l'entrée de l'école. De nombreux parents et enfants attendaient.
J'ai senti mon petit bout s'inquiéter. Sa petite main a serré plus fort celle de mon mari. A cet instant j'aurais aimé trouver les mots pour le rassurer et le réconforter, mais j'étais tout aussi inquiète que lui.
La grille s'est ouverte, la foule a commencé à s'engouffrer dans l'école.
Mon fils tenant toujours la main de mon homme, lui a dit : "elle est bien l'école Papa".
L'entendre prononcer ces mots avec tellement de joie et d'assurance me fit monter les larmes aux yeux.
Une larme a commencé à courir le long de ma joue. Je l'ai vite essuyée.
Il ne fallait pas qu'il me voit pleurer.

Nous sommes entrés et dirigés vers sa classe.
Ma gorge s'est à nouveau nouée.
J'ai déposé fébrilement ses affaires sur le porte-manteau marqué de son nom.
Nous nous sommes faufilés dans l'arène qui lui servira de classe durant cette 1ère année.
D'instinct il s'est approché de la maîtresse. Elle lui a demandé comment il s'appelait et a été agréablement surprise de l'entendre prononcer clairement et fièrement son prénom. Elle lui a donné l'autorisation de jouer et il s'est précipité vers un très vieux garage en bois surmonté de petites voitures toutes aussi âgées.
Nous n'existions plus. Il s'exaltait de tout ce qui l'entourait, il était heureux et à l'aise comme un poisson dans l'eau.

Autour de nous, ce n'était pas le même scénario pour tous. Certains enfants plus réservés s'agrippaient aux jambes de leurs parents, d'autres hurlaient comme si on leur avait arraché un membre, en s'accrochant au cou de leur maman.
Mon cœur était déchiré par ces hurlements. J'avais de la peine pour ses parents attristés de laisser leurs trésors en cris et en larmes.
Je tentais de me rassurer en me répétant que c'était mieux que le mien soit à l'aise. Mais j'étais pleine de culpabilité et de chagrin.
Mon homme m'a pris la main, a plongé ses yeux dans les miens. Comme pour se donner du courage à tous les deux, il a serré plus fort ma main et m'a fait signe de partir.
Nous avons rappelé notre petit cœur, l'avons couvert de doux baisers, mais son excitation était telle que les au revoir furent de courte durée. Il n'avait qu'une envie : jouer.
Nous nous sommes éloignés sans nous retourner.
Nous avons passé les portes de l'école, et j'ai senti à nouveau des larmes couler sur mes joues.
Discrètement je les ai essuyées. Je ne voulais pas que mon homme me voit craquer, je ne voulais pas qu'il se moque de moi. C'était déjà assez dur pour moi... Je n'avais nul besoin que l'on m'enfonce encore plus.
Lorsque je me suis retrouvée seule dans mon véhicule, j'ai laissé mes émotions prendre le dessus, et j'ai pleuré de tout mon saoul.
Mon petit cœur grandit. Il n'est plus un bébé, et c'est douloureux de l'accepter.

mardi 5 août 2014

Le changement ça dérange ?



Changer cela fait du bien. Du bien à soi, du bien au moral.
Changer de coupe de cheveux.
Changer de garde de robe.
Changer de voiture.
Changer la déco de sa maison.
Changer de job.
Et j'en passe.
Ces changements nous font du bien car ils peuvent être réalisés rapidement dans le temps. Certains sont éphémères et ne nous font pas prendre beaucoup de risques.
Prendre des risques peut être excitant et nous apporter un peu de folie dans cette routine qui s'installe dans nos vies.
Le changement a du bon. J'en suis persuadée.

Il est possible de penser le contraire. On se sent rassuré par les choses immuables. On a peur du changement. Je le comprends. Avant j'étais ainsi. J'avais besoin de me sentir en sécurité et cela passait par le fait de ne rien changer dans ma vie.
Et puis, il y a eu ma grossesse et la naissance de mon fils.
Cela a bouleversé ma vie.
L'arrivée de mon fils m'a changée - en profondeur. Je suis toujours la même, mais il a accentué certains de mes traits de caractère, en a adouci d'autres. Il m'a fait prendre conscience de la réalité de la vie, m'a ouvert les yeux, et me permet de mieux relativiser. Certaines choses aujourd'hui me paraissent tellement futiles ! Dire qu'avant, je portais un grand intérêt à des futilités !
J'ai changé.
Physiquement. Mais aussi mentalement.

Autour de moi beaucoup de personnes m'ont fait part de ce changement. Ce qu'il en ressort c'est que je suis "mieux qu'avant".
Mon mari le premier dit que je me prends moins la tête.
Mes amis me trouvent plus cool.
Ma famille ne voit plus en moi la petite fille, mais la femme, la mère.
Mes collègues apprécient ma bonne humeur et mon accessibilité.
Je sais aussi que ce changement dérange. Des personnes auraient préféré que je reste celle d'avant. Mais je ne l'aime plus cette S. J'aime celle que je suis devenue. J'aime celle que mon fils m'a fait devenir.
N'en déplaise à ceux qui préfèrent l'ancienne S., je ne veux plus la voir, je ne veux plus en entendre parler.
Cette S. se laissait marcher sur les pieds. Cette S. là ne disait rien, se taisait, acceptait tout. C'était au point de s'effacer. Ce comportement m'a desservi plus qu'autre chose. Aujourd'hui, je préfère ce que je suis devenue.
Plus sûre de moi, mieux dans mes baskets, j'ose ! Je dirais même "j'ose enfin !".
J'ose enfin être moi.

Le changement ça dérange, c'est certain.
Ce n'est pas à nous de changer pour les autres. Mais aux autres d'apprendre à conjuguer avec notre nouveau nous, d'apprendre à nous aimer. Après tout s'ils nous aimaient avant, c'est qu'il y avait quelque chose en nous qui leur plaisait. Cette petite chose est toujours là, elle a juste grandi.
Grandir. C'est aussi accepter que les autres aussi changent et grandissent. Pas forcément comme on le souhaiterait, mais faire avec.
Grandir. C'est avancer dans la vie avec les autres, pas contre les autres.
Grandir. C'est changer tout simplement, et si ça dérange, il faut grandir à notre tour.

jeudi 1 mai 2014

Il a perdu son visage




J'ai grandi dans un adorable petit village.
Un petit village de campagne où tout le monde se connaissait. On pouvait y voir les enfants jouer dans les rues, les familles se promener le dimanche au bord des champs, se saluer gaiement sans arrière-pensées. Ce petit village respirait la convivialité.

Mais le visage du village de mon enfance à bien changé.

Un collège est venu s'installer au milieu du parc, apportant son lot d'adolescents boutonneux, un changement de mentalités.
L'école primaire, où j'ai usé mes culottes sur les bancs, à été délocalisée. Ses murs ont été réutilisés pour des associations. Mais sa cour... Cette cour, notre aire de jeux lors des recréations qui laissait place à nos plus folles parties de ballons, cordes à sauter, billes, élastiques, marelles, a été effacée par des immeubles.
Des habitations à plusieurs étages poussent de partout. Dès qu'un terrain se libère, dès qu'il y a la moindre parcelle, un immeuble est bâti.
La 2ème école primaire du village a, elle aussi, été déplacée. Ses vieux locaux ont eux aussi céder leur place à du béton, et encore du béton... 

Je me souviens de mes cours de gym. Ils avaient lieu dans une salle spécialement créé pour cela, avec ses poutres, ses barres parallèles, ses barres asymétriques, son cheval d'arçon... Elle aussi a été remplacée par des immeubles. 
Par contre un 2ème gymnase a été construit pour suppléer au 1er. Étant donné que toutes les autres salle de sport ont toutes été fermées, cela manquait d'espace sportif.

Quand je passe dans ce village qui autrefois fut le mien, je ne reconnais plus l'essence même qui en faisait tout son charme.
La place de l'église, une petit place rouge en terre battue, s'est vue disparaître au profit d'un parking.
Nous ne verrons plus les anciens, l'été, lorsqu'il fait bien chaud, s'asseoir sur le vieux banc sous le chêne de cette place et regarder les passants.
Nous ne verrons plus ces autres anciens jouer, lors des beaux jours, à la pétanque sur cette même place. Puis quand la partie était terminée, traverser la rue pour s'installer en face siroter une bière fraîche. Même le café n'est plus.
La bibliothèque municipale tenue par des personnes âgées bénévoles à mille lieux de l'ère informatique, qui tamponnaient encore les dates de prêt de livre, va se faire absorber par la création d'une salle socioculturelle et d'une médiathèque. 
Tous les souvenirs de mon village, de mon enfance, vont disparaître petit à petit...

Le village où j'ai grandi,  s'est développé. La population s'est accrue. Il faut avancer avec son temps, avancer avec ces citoyens. Mais le dénaturer, lui changer son visage, m'est difficilement acceptable. 
Quand je traverse mon village d'enfance, je ne trouve plus rien d'authentique. Je ne retrouve plus mes souvenirs. 
Même les boutiques que je connaissais ne sont plus. La boulangerie où nous achetions, mes amies et moi, tous les dimanches des bonbons n'existe plus. Je pense même qu'il y a plus de coiffeurs ou de banques que de boulangeries aujourd'hui. 

Mon village a perdu son visage. Il a perdu tout ce qui faisait sa beauté. Je ne le reconnais plus.
J'ai le sentiment que mon village a perdu son âme...

dimanche 27 avril 2014

Tourne, et retourne...




En décembre dernier, on m'a trouvé une maladie curieuse, courante, bégnine mais pénible à vivre au quotidien : la maladie de Menière. C'est une maladie chronique liée au stress qui se traduit par un dérèglement de l'oreille interne et provoque des vertiges.
Les vertiges ont commencé en octobre. Aléatoires au début. Puis de plus en plus violents et ont fini par être permanents. Un matin je n'ai plus réussi à me lever. Suite à un traitement, ils ont diminué, se sont estompés, mais ils sont toujours présents. Ils réapparaissent quand je suis stressée ou fatiguée. 
On m'avait dit que ça s'arrêterait mais ce n'est pas le cas.
Ma tête tourne, tourne, tourne...

En gros je suis bourrée en permanence sans les effets euphorisants de l'alcool ! C'est dommage si j'avais en plus ces effets, je pourrais rire d'un rien et raconter des bêtises tout le temps !
Cela a ses avantages.
Plus besoin de boire en soirée, je suis déjà ivre. Ma tête tourne déjà ! 
Je peux être Sam celui qui ne boit pas, et ramener tout le monde.
Rentrer à la maison complètement péter en disant "non chéri ch'te jure, chui pas bourrée, j'me suis juste déréglée l'oreille interne". Pas sûre que sur ce coup là, il me croit.
Avoir une excuse toute faîte pour éviter de faire une activité : "désolée, je ne peux pas continuer à faire du vélo / de l'escrime / du segway / etc. j'ai la tête qui tourne..."  
 
Mais hélas, ce n'est pas tous les jours aussi drôle.
Sur conseils, j'ai été voir une auriculothérapeute. Elle ne peut malheureusement pas traiter directement mes vertiges mais, peut me soigner mon stress et me permettre de retrouver un sommeil réparateur. Plusieurs séances vont être nécessaires, je le crois bien, car pour le moment je n'ai vu aucune amélioration. En même temps je n'en ai fait qu'une !
Espérons que ça marche car j'en ai assez qu'on me prenne pour une pocharde quand je frôle les murs pour trouver son équilibre...

En attendant je vis avec ce mal, qui peut s'avérer être parfois handicapant mais je me refuse de m'empêcher de faire certaines choses.
Prendre le train est devenu compliqué. Mon équilibre est perturbé. Tant pis, je cale les écouteurs de mon lecteur mp3 et je me laisse bercer par la musique afin de ne pas sentir les vertiges engendrés.
Prendre l'avion est une épreuve. Surtout au décollage et à l'atterrissage. Moi qui ne les craignait pas auparavant. Ce n'est pas insurmontable mais ça me rend malade.
OK, ce ne sont pas non plus des activités que je pratique régulièrement. Il m'est donc possible de supporter mes vertiges.

Ce sont les petites choses du quotidien qui deviennent quant à elles de réelles épreuves et m'épuisent énormément.
En fait, pour compenser cette perte d'équilibre, mon cerveau cherche en permanence à se repérer dans l'espace. Cela suscite d'avantage de concentration et me fatigue beaucoup.
Je me lance donc des défis : si j'arrive à faire cela malgré mes vertiges, c'est une petite victoire sur la maladie.
Par exemple aller faire les courses. Autant vous dire que c'est un calvaire. Le bruit, les gens, l'excitation, le stress, conduire le chariot, en réfléchissant à mes achats, me repérer dans les rayons, etc. perturbent ma concentration et je perds vite au pied. Cependant je continue. Même si les courses me prennent des heures. Je dois relever ce challenge. Je ne dois pas me laisser abattre. Un jour cela ne sera plus un obstacle. ça ne sera qu'un mauvais souvenir.

Je ne veux pas devenir dépendante de cette maladie. Je me dois de la combattre. À force de faire des choses courantes, mon cerveau finira par trouver des solutions pour que je me sente moins affectée, moins fatiguée. Je retrouverais une vie normale.
Je pourrais me remettre au sport, ne plus me coucher à 21h00 comme les poules, boire plus d'un verre de vin sans me sentir ivre dès la 1ère gorgée, etc.

En attendant, je suis bourrée tous les jours - sans consommer la moindre goutte d'alcool - et par fois c'est pas mal aussi.

samedi 22 février 2014

Vis mon taff avant de parler !



J'en ai assez ! Là j'ai envie de pousser un gros coup de gueule !!!
Ce n'est pas parce je travaille dans une direction régionale que je me tourne les pouces et que je ne fous rien !
Encore, cette semaine, j'ai entendu une de mes stagiaires me dire "Ah ben vous avez qu'à venir en agence si vous n'avez rien à faire. Parce que nous, du boulot on en a !"
AAAAAAAAAAAAARRRRRRRRRRRRGGGGGGGGGHHHHHHH !!!!!!!
Avec ou sans élan je lui colle une baffe ?

Ils me font halluciner à penser qu'ils sont les seuls à travailler. Or, eux ce qu'ils oublient c'est que quand ils ont mis un pied à l'extérieur de l'agence, leur journée est réellement finie.
Pour ma part, je fais toujours un renvoi d'appel sur mon portable. De ce fait, je suis joignable 24h sur 24.
Quand je pars en déplacement, que j'ai des heures et des heures de route, je ne les décompte jamais.
Si  je rentre à minuit chez moi, je suis à 8h00 au taff le lendemain.
Quand j'arrive à l'hôtel, j'allume mon ordi et travaille jusque tard dans la soirée.
Je ne compte pas mes heures, et j'en fais certainement beaucoup.
S'il faut être dans une agence à 7h30, je me lève en conséquences, et parfois même très très tôt si j'ai la route en plus. J'assure jusqu'à 19h00 et je reprends la route derrière. Sans me plaindre.
Ce n'est pas toujours facile, pas tous les jours une partie de rigolade. Mais je ne me plains pas.
Alors quand j'entends ce type de discours, cela me met hors de moi.
Bizarrement quand je demande si quelqu'un veut prendre mon poste, personne ne se manifeste car ils savent à quel point il n'est pas aisé. Mais c'est tellement plus facile de critiquer.

Ils doivent penser qu'on a le temps de se manucurer les ongles ou se faire la causette car quand ils appellent à la direction régionale, ils sentent une bonne ambiance, et qu'on s'amuse bien parfois. Alors oui c'est vrai, on se marre bien avec mes collègues. Il y a une réelle bonne ambiance. On s'entend très bien. Mais pas le temps de se tourner les pouces : on travaille dans la bonne humeur, c'est tout. Chacun dans son bureau, chacun devant son ordi, les portes sont ouvertes pour se parler, échanger, et rigoler parfois.
La seule pause que nous nous accordons en dehors de la pause déjeuner est la pause technique (OK pipi). Même le café nous le buvons chacun devant notre écran. Nous, on ne s'arrête pas pour aller à la machine à café et discuter.
Nous ne fumons pas non plus. donc pas de nécessité de sortir pour prendre l'air et fumer tranquillement sa clope.
A l'inverse du personnel en agence que je fréquente assez régulièrement pour connaître leurs habitudes, nous optimisons notre temps de travail en ne nous arrêtons pas pour une raison ou une autre. Ainsi le soir quand nous bouclons tout et éteignons les lumières, les dossiers sont clos et terminés. C'est une nouvelle journée qui nous attend.

Ils sont malgré tout bien contents de nous trouver quand ils ont besoin d'aide, quand on répond à des heures "indécentes". Seulement, cette mauvaise image nous colle à la peau. Les fonctionnels ne foutent rien, alors que les opérationnels se sont eux la vraie valeur d'une entreprise, c'est eux qui ramènent l'argent. C'est vrai. C'est le personnel en agence qui génère du chiffre, mais sans des fonctionnels ils ne seraient pas grand chose, et l'entreprise non plus. Car il ne faut pas oublier que la personne qui s'occupe des paies, est une fonctionnelle, et sans elle, ils n'auraient pas leur salaire. Mais cela on l'oublie vite.

Alors à tous ceux qui pensent que j'ai le temps de farnienter dans mon poste, je les invite à vivre ma vie sur une semaine, et on en reparlera.



PS : pfiou ! ça fait du bien...

dimanche 16 février 2014

Ma mère, une maman qui ne vous veut pas du bien

 
 
 
Je comprends la réaction des personnes autour de moi qui n'admettent pas qu'un enfant peut tourner le dos à sa mère, comme je l'ai fait.
Je conçois tout à fait que, quand on a eu des parents aimants, une maman attentive à ses enfants, on ait du mal à se dire qu'un enfant peut renier sa mère.
Après tout dans l'histoire il s'est déjà entendu qu'un parent renie son fils ou sa fille, alors pourquoi l'inverse est-il si inconcevable ?

Ma mère a mis au monde 3 filles. Toutes les 3 si différentes...
Il m'arrive de me demander pourquoi elle a eu des enfants, elle qui n'a jamais eu un mot ou un geste d'amour envers ses filles. Certainement pour faire comme les autres, pour être dans la "norme".
Se marier, avoir des enfants, une maison, deux voitures, c'était être comme tout le monde. Mais derrière ce beau tableau se cachait beaucoup de haine, de méchanceté, de douleur, de tristesse. Et moi de cette "normalité" je n'en veux pas.
Ma mère n'a de mère que le fait de m'avoir mis au monde. Un utérus sur pattes.

Question amour, protection, éducation, etc. elle était loin d'être la mère si parfaite qu'elle s'essayait de montrer au monde extérieur.
De ma mère, je n'ai jamais reçu un mot gentil, pas un simple "je t'aime" ou un "tu es belle".
Ma mère a toujours préféré m'insulter (et je n'exagère pas), me rabaisser et me traiter comme une moins que rien. Ainsi, elle exerçait sur moi une pression psychologique. A force de m'humilier, je finissais par la croire. Je ne me suis jamais sentie jolie. Je me suis toujours sentie mal dans ma peau. Perpétuellement en phase de doutes, je n'ai jamais osé être moi. J'ai toujours douté de moi, de mes compétences, jusqu'au jour où j'ai pris la décision de la sortir de ma vie.
Cette décision n'a pas été facile à prendre. Mais c'est l'une des meilleurs que j'ai prises.

En l'éloignant de ma vie, j'ai pu apprendre à me connaître, à m'apprécier et à m'aimer.
J'ai pris conscience de qui j'étais, de mes réelles qualités mais aussi de mes vrais défauts (pas ceux qu'elle avait inventé pour me dénigrer).
Aujourd'hui, j'ai une vie que j'aime, une vie que j'ai choisie. Pas une vie qu'elle m'a imposée, une vie qu'elle aurait décidée à ma place.
Si elle faisait encore partie de ma vie, je n'aurais pu choisir l'homme que j'aime, faire le mariage que je voulais, vivre ma grossesse comme je l'entendais ou élever mon enfant comme bon me semble.
Elle se serait imposée dans mes choix, pour me soumettre les siens, et vivre ainsi par procuration la vie qu'elle rêvait.

Alors oui, c'est difficile d'admettre qu'un enfant peut éloigner de sa vie l'un de ses parents, mais tous les parents ne sont pas faits pour l'être. Ma mère a toujours pensé à elle, à son bonheur avant de penser au bien-être de ses filles. Elle a même préféré fermer les yeux plutôt que de nous protéger. Elle a choisi de nous sacrifier pour qu'elle puisse vivre tranquillement. Son manège a fonctionné ainsi pendant des années.
Jusqu'à ce jour où j'ai ouvert les yeux sur qui elle était vraiment.

Cette rupture s'est faîte dans la douleur. Je remercie les psys et mon entourage pour leur patience et leur compréhension. Sans eux, je ne serais pas la femme que je suis aujourd'hui. Je leur dois beaucoup.
Quant à moi, qui suis mère aujourd'hui, je trouve encore plus inacceptable ce qu'elle a fait ou pas fait.
Je pourrais l'expliquer mais je ne veux pas lui trouver d'excuses, car maman à mon tour, je trouve incompréhensible ses actes envers la chair de sa chair.

N'oubliez pas "on récolte ce que l'on sème".

dimanche 2 février 2014

S. à l'hôtel



Des hôtels j'en côtoie pas mal, surtout dans mon cadre professionnel.
Certains sont mieux que d'autres. Certains sont simples, d'autres trop guindés. Certains sont chics. Certains sont vieux (très vieux !!!).  D'autres sont modernes. Certains sont chaleureux, d'autres froids...

Mais j'ai toujours le même rituel en arrivant dans ma chambre d'hôtel.

Dans un premier temps, j'inspecte les lieux, avant même d'ôter mon blouson ou manteau. Je note les points positifs : la salle de bains, la présence d'un sèche cheveux, d'une boîte de mouchoir, la présence d'un bureau, l'emplacement pour ma valise, les cintres, les coussins supplémentaires, les cadeaux (bouteille d'eau, stylo, etc.), la vue, mais aussi surtout la propreté et le confort de la chambre.

J'allume la TV, pas forcément pour la regarder, surtout pour me faire un bruit de fond, surtout pour me sentir moins seule.
J'ôte mes chaussures. Aaaaah ! Quel bonheur ! ...
J'ouvre ma valise et sort ma trousse de toilette. Je file dans la salle de bains lui trouver une place. Je commence à sortir quelques produits : déo, démaquillant, dentifrice,  brosse à dent, etc. Histoire de marquer la salle de bains de ma présence. Histoire de créer un peu de vie dans ce lieu sans vie.

Après quoi je feuillète la carte pour déjà repérer ce que je vais commander à dîner.
Oui, car si rien ne me convient je me trouve un fast food (je sais je sais plus personne n'utilise ce terme mais c'est pour éviter de citer des noms) à proximité et revient vite avec mon maxi best of machin.

C'est mon rituel.

Si je ne fait pas cela, je n'arrive pas à m'imprégner des lieux, à me sentir bien dans cette chambre.
Tant pis si mes fringues jonchent le sol, si ma valise est à moitié vidée dans la chambre, si cela me fait perdre du temps le lendemain matin au moment de tout ranger.
Au moins, j'ai emmené un peu de chez moi loin de chez moi.
Cette chambre impersonnelle sera mon chez moi durant une nuit. Autant lui donner un aspect plus chaleureux. Même pour une nuit.

Alors je ne vous dis pas la bazar que je laisse quand je reste plusieurs nuits !!!
Je plains la femme de ménage qui doit slalomer entre les fringues avec son aspirateur, ou entre mes produits de beauté avec son chiffon...
Ça me gonfle de ranger alors que je reviens le soir même. C'est tout.
Au moins quand je rentre le soir venu je me sens rassurée, j'ai moins l'impression de me sentir loin de chez moi.
J'essaie de faire du mieux que je peux pour se sentir moins seule, à des milliers de kms de mes hommes.
Et si cela nécessite à chaque fois d'imposer mon bordel dans une chambre d'hôtel, je le ferais !