Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


mercredi 2 septembre 2015

J'ai fait un bilan de compétences



Cela fait 9 ans que je travaille dans la même société.
7 ans que je suis au même poste.
La routine a commencé à s'installer depuis quelques années.
J'ai créé le poste que j'occupe. J'en suis arrivée au bout. Il est arrivé à maturation. Nous avons grandis ensemble. Mais aujourd'hui, il ne m'apporte plus rien, et je ne lui apporte plus rien non plus.
L'an dernier, j'ai donc demandé à mon supérieur d'évoluer dans le groupe dans lequel je travaille.
Mis à part 2 entretiens de prises de connaissance dans 2 autres entités, aucune démarche n'a abouti.
Ma responsable RH m'a proposé de réaliser un bilan de compétences afin de mieux affiner ses recherches. En effet le poste que j'occupe est tellement diversifié et polyvalent qu'elle ne savait vers quel poste me positionner.

J'ai donc entrepris des démarches pour réaliser mon bilan de compétences au sein d'un cabinet RH.
Comme le gouvernement a mis en place une réforme de la formation (quelle bonne idée ont-ils eue !!!) , je ne pouvais réaliser mon bilan que via une demande de DIF - pardon de CPF !
J'ai demandé le financement de mon bilan auprès du FONGECIF et j'ai été obligée de choisir le cabinet parmi leur liste de centres agréés.
J'ai choisi un cabinet qui semblait parfait sous tous les angles. La conseillère étant une psychologue du travail et faisait des bilans depuis des années, je me suis sentie rassurée et convaincue par le professionnalisme dégagé.
Mais quelle ne fut pas ma déception !!!

Un bilan de compétences dure 24h soit 8 séances de 3h et j'ai passé quasiment 22h toute seule devant un écran à faire des recherches !!!!
Où étaient les conseils, les préconisations, les recommandations ?
Ce n'est pas 3 malheureux tests de personnalités qui parlaient réellement de moi, de mes compétences, de mes qualités, de mes atouts, de mes freins, etc.
J'ai tout fait toute seule : le bilan sur moi, sur mes expériences professionnelles, mes choix d'orientations, mes recherches de postes, mes enquêtes métiers, mes recherches de formations, etc.
Tout cela pour arriver à un résultat complètement à côté de la plaque ! Ma conseillère a rédigé 2 conclusions, enfin devrait-je dire 2 copiés-collés d’éléments pris sur internet, en faisant des conclusions sans me connaître, ni avoir pris la peine de m'écouter ou me prendre en considération lorsque je lui disais mon désaccord sur certains points.
Elle n'a rien voulu entendre. Elle s'est obstinée. C'était comme si du haut de ses 2 ans de plus que moi, elle savait mieux que moi ce qui me convenait... Et moi je n'étais qu'une moins que rien, qui ne savait rien à rien...

Je suis déçue et outrée ! Prendre 1650 € pour mettre une personne devant un écran et ne pas s'en occuper, moi je veux bien faire ce job !!! N'importe qui peut prétendre à faire des bilan de compétences ! Je comprends mieux comment et pourquoi la 1ère conseillère que j'ai rencontrée, auparavant ingénieure en pharmaceutique a changé d'orientation professionnelle pour faire des bilans de compétences...
J'ai le sentiment d'avoir été leurrée. Leurrée par mon supérieur et ma RH qui se sont dit qu'un bilan de compétences allait m'occuper un peu et me faire patienter en attendant de me trouver un poste dans le groupe. Leurrée par la conseillère du cabinet RH qui s'est littéralement moquée de moi. Sans compter que j'ai l'impression qu'avec la réforme de la formation orchestré par notre cher gouvernement, cela les arrangent bien : ils se plaignent des nouvelles directives mais cela leur permet de ne pas trop se mouiller, et ainsi se cacher derrière cette réforme pour ne pas en foutre une ! Par exemple, lorsque sur la fin de mon bilan je listais à ma conseillère les formations retenues, à part me dire "vous devriez appeler directement les centres de formation, moi je ne peux pas vous orienter, ils sauront mieux vous dire que moi" (sans blague ! ça m'aurait étonné du contraire...) "et puis vous savez avec la réforme de la formation cela peut changer". Encore cette histoire de réforme... grrrrr....
Moi ce que je sais c'est que si cela se trouve mon entreprise refusera ma demande de formation ainsi que son financement avec leur histoire de réforme...

Je suis déçue par ce bilan. Cela ne m'a rien appris. Je sais que je suis faîte pour la communication, mon métier de coeur, et que je peux travailler dans le QSE (Qualité Sécurité Environnement) car avec la fonction que j’exerce aujourd'hui c'est l'une de mes tâches. J'attendais plus de conseils de la part de ma conseillère. Mais elle n'a même pas cherché à me connaître. Elle a juste voulu empocher son fric !
Ce bilan m'a juste permis de prendre le temps d'effectuer des recherches que je n'aurais peut-être pas faîtes car embarquée dans le tourbillon de la vie quotidienne, cela m'aurait été compliqué.
Je n'ai pas eu l'impression que ce bilan m'a permis de me poser les bonnes questions, ce dont je suis prête à accepter ou non, ce dont il est possible ou non.
Seuls les professionnels que j'ai contactés grâce aux enquêtes métiers ont été le vrai plus de ce bilan. Échanger avec eux a été des plus enrichissant, des plus rassurant, des plus convaincant. Hélas ce n'est le seul point positif que je retiendrais.

Ce bilan m'a occupée durant 2 mois. Et maintenant ? Et maintenant ...

lundi 25 mai 2015

1ère compétition de judo


Nous trouvons au fond du sac à dos de notre Loulou une convocation à une compétition de judo. Sa 1ère.
Étonnant elle est destinée aux enfants nés avant 2010. Le mien est né en 2011, et il fait partie des 3 plus petits du club. Bref, on se dit que si le coach l'a inscrit à cette compétition, c'est qu'il est capable de la faire.

Le jour J, mon petit bout a plus ou moins envie d'y aller. Mais plus l'heure approche plus il semble excité d'y aller. 
Moi je suis ravie pour lui. C'est bien qu'il commence la compétition. Nous savons pertinemment qu'il ne gagnera pas. C'est ses 1ers combats. Il est le plus petit. Mais il est là pour appréhender l'ambiance, découvrir et s'amuser.

Il se retrouve dans un groupe d'une dizaine de gamins du même poids. Il est en effet le plus jeune et le moins gradé. Les autres arborent une ceinture avec un liseré jaune. 
Les combats commencent. Il se laisse faire, ne cherche pas le combat. Il les perd un à un. Mais il semble ravi et heureux. Tout semble l'amuser. 
Il est plutôt attentif aux coachs et arbitres. Il se tient bien, et respecte les consignes. Je suis fière de lui.
Les combats se terminent. Les enfants se dirigent vers le podium. Ils sont marrants tous en file indienne.
Le verdict tombe.
Mon Loulou finit à la 4ème place. Au pied du podium. Pas de médaille pour lui.
Je le vois regarder ses camarades et s'interroger. Il est perplexe, je le vois bien.
Il s'approche de nous et annonce inquiet "elle est où ma médaille ?".

Avec son papa, on lui explique qu'il n'a pas de médaille car il n'a gagné aucun combat. Et là, il s'effondre en larmes. Je le prends contre moi pour le consoler et tenter de le réconforter. Il pleure, il sanglote. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Je l'ai déjà entendu pleurer, or là je sens la tristesse et la déception, mêlée à l'incompréhension. Je ressens un déchirement au plus profond de mon être. J'ai mal pour lui. J'ai envie de hurler "donnez-lui une médaille ! Il n'a que 3 ans !!!". J'ai envie de calmer sa peine. Mon cœur se resserre de plus en plus. Je contiens mes larmes. 
Ma raison me fait comprendre que j'aurais tort de céder. C'est le sport, la loi du sport. Les récompenses il faut les mériter et cela ne serait pas lui rendre service que de lui donner une médaille alors qu'il n'a rien gagné. Ce serait trop facile. Combien de matchs de volley j'ai perdu avec mon équipe avant d'en gagner et d'être parmi les meilleurs ? Je sais qu'on devient meilleur dans la difficulté. 

Mais devant son chagrin, j'ai envie de virer ma raison à grands coups de pieds et de courir lui récupérer une médaille.
Je ne faillis pourtant pas. Je prends sur moi, et on lui explique avec mon mari calmement que s'il veut une médaille, il faut gagner des combats, il faut qu'il aille au contact, qu'il se défende, qu'il se batte. 
Il semble comprendre. 
On lui demande s'il s'est bien amusé, il nous répond enjoué que oui.
On lui demande s'il veut faire une autre compétition, il nous répond toujours sur le même ton qu'il est d'accord, et "je gagnerai un combat pour avoir une médaille", tout fier de lui. 
Il a compris
Et moi j'ai retenu mes larmes.

samedi 18 avril 2015

Une histoire tirée par les cheveux



Mes cheveux et moi c'est toute une histoire.
Quand j'étais petite, j'avais de belles boucles blondes. Mais ma mère pour des questions d'entretien et de gain de temps a préféré me couper les cheveux à la garçonne.
J'ai fait toute ma scolarité de maternelle avec des cheveux courts alors que toutes les autres petites filles autour de moi arboraient de beaux cheveux longs et bouclés.
J'ai très mal vécu ces instants chez le coiffeur, où mes cheveux coupés jonchaient le sol et où on ne me demandait pas mon avis. J'évitais les miroirs tellement je ne me reconnaissais pas. Moi la petite fille avec une tête de garçon.
Je me demande encore aujourd'hui si ma mère avait réellement décidé de me couper les cheveux par fainéantise de s'occuper de moi ou par envie de me rendre moche.

Et puis, ma soeur est née. Elle affichait sur sa jolie petite bouille de beaux cheveux bruns et bouclés. L'entourage de ma mère a réussi à la convaincre de ne pas couper les cheveux de ma soeur. "Ils étaient tellement beaux !" Alors j'ai profité de cette occasion. Du haut de mes 6 ans, j'ai réussi à négocier le carré ! 1ère victoire pour moi, mes cheveux. Mes cheveux et moi = 1 - Ma mère = 0
Puis elle a pris l'option de nous laisser pousser les cheveux. Et là, s'en est suivi de longues et pénibles séances de torture. Comme les petites filles s'acharnent sur leurs têtes à coiffer, ma mère s'acharnait sur nos têtes. Elle tirait, et tirait nos cheveux hauts sur la tête pour nous faire une queue de cheval. J'ai un douloureux souvenir de cheveux tirés sur le haut de ma tête, tellement tirés qu'on n'aurait pu croire qu'à mes 10 ans j'avais subi un lifting !
Et j'ai souffert ainsi jusqu'au collège. Mes cheveux et moi = 0 - Ma mère = 1

A mon entrée en 6e  j'ai stoppé court les séances de torture, laissant le soin à mes soeurs de continuer à jouer les têtes à coiffer.
J'ai pu enfin m'amuser à me faire des tresses, des couettes, des queues basses, des demi-queues, des coques... et enfin porter mes longs cheveux détachés ! libres au vente ! J'ai même réussi à négocier avec ma mère la frange, que j'ai pu afficher gaiement l'année de ma 4e. Mes cheveux et moi = 1 - Ma mère = 0

En 2nde, porter les cheveux longs, raides et châtains commençait à me lasser. J'avais envie d'autre chose. Je me suis prise à rêver de mes belles boucles blondes de bébé.
J'ai pris rendez-vous chez le coiffeur. Ma mère avait hâte de me voir ressortir de chez le coiffeur avec mes cheveux bouclés. Mais quelle ne fût pas sa déception me voyant revenir avec juste des cheveux égalisés, toujours aussi raides !
Au moment venu, j'ai pris peur. Je me suis souvenue de ma voisine qui, lorsqu'on était au collège, s'était fait faire une permanente et était revenue avec une tête de caniche ! Il lui avait fallu 1 an pour retrouver une tête correcte. Hors de question que ce soit pareil pour moi !
J'ai par contre commencer à me faire des couleurs : éclaircissements, cuivré, acajou... tout y passait. Mes cheveux souffraient.

En 1ère, j'ai craqué. J'ai envoyé balader ma mère et mes cheveux longs et j'ai demandé à mon coiffeur un carré. Carré que j'ai porté de toutes les sortes (boule, plongeant, long, classique...) jusqu'à mes 20 ans. J'ai adoré mon carré, j'ai adoré cette longueur. Je me trouvais belle, je me sentais enfin moi-même, je me sentais enfin féminine.
Mes cheveux et moi = 1 - Ma mère = 0

La série Friends est arrivée sur nos écrans avec la superbe coupe de Rachel Green. Il me fallait cette coupe-là.
Sur les conseils de mon coiffeur, j'ai laissé à nouveau pousser mes cheveux et au bout de quelques mois, j'ai pu enfin arborer la coupe de Rachel. J'étais aux anges, avec ma nouvelle tête et mes cheveux fraîchement balayés.
J'ai quasiment eu la même coupe avec quelques variantes de temps en temps jusqu'à il y a peu.

Depuis la naissance de mon fils, j'ai laissé pousser mes cheveux. Ils sont devenus longs, très longs. J'adorais leur longueur. J'allais chez le coiffeur pour refaire la coupe, mais on était d'accord tous les 2 : les cheveux longs ça me va très bien.
L'été dernier, Kirsten DUNST s'affichait avec un superbe beach waves blond donnant du volume à ses cheveux. Je me suis dit qu'avec mes cheveux fins et plats cela pourrait m'aller. Cela me permettrait de changer de tête tout en gardant ma longueur.
J'ai donc pris rendez-vous chez le coiffeur. Mais quelle ne fut ma déception ! Mes cheveux qui tombaient en-dessous de ma poitrine ont été coupés aux épaules... de l'effet beach waves, je n'ai vu trace...
Je me suis retrouvée avec un carré long bouclé ! Et je ne vous parle pas de l'entretien !!! J'ai pleuré durant une semaine. Dès que je me regardais dans le miroir, j'étais envahie de chagrin. Je me trouvais moche. Tout le monde autour de moi adorait. Sauf moi. Où sont passés mes longs cheveux... je veux retrouver leur raideur !!! Mes cheveux et moi = 0 - Ma mère = ???

Malheureusement, le produit à permanente attaque le cheveux, et avant de pouvoir réutiliser mon fer à lisser, il me faut re-nourrir mes cheveux, les hydrater afin de ne pas les abîmer et risquer de me retrouver avec une paillasse sur la tête.
J'ai appris à les coiffer, à les modeler et ai fini par m'accepter avec mes cheveux bouclés. Beach waves raté et moi apprenions à cohabiter, sans s'aimer.
6 mois après cet échec capillaire, je me suis achetée un shampoing lissant à l'huile d'argan avec son après-shampoing.
Hier soir, j'ai lavé mes cheveux avec. Ce matin, j'ai essayé de me les lisser à nouveau avec mon fer, malgré la crainte de les abîmer. Mais quelle ne fût pas l'agréable surprise en me regardant dans le miroir : c'était moi ! J'étais revenue !
De nouveau mon regard s'est attendri sur mon reflet. Je me suis trouver belle. Je me suis retrouvée.
Mes cheveux sont doux, soyeux, et lisses à nouveau  !
Mes cheveux et moi = 1
Et c'est tout ce qui compte !

samedi 14 mars 2015

L'heure du bilan ?


Mes collègues sont partis...
... et un sentiment de nostalgie m'envahit...

D'abord mon chef. Je le connais depuis 9 ans mais nous travaillons ensemble depuis 6 ans. Depuis qu'il est devenu mon chef. Il y a eu des hauts et des bas... Pas mal de bas au début, le temps d'apprendre à se connaître, à se faire confiance, puis l'alchimie a fini par prendre. Je lui reconnais beaucoup de qualités professionnelles. Il m'a fait monter en compétences, je ne peux le nier. Même si nous avons eu des rapports parfois compliqués. Il m'a fait progresser.

Ensuite, il y a eu mon homologue... Entré chez nous il y a un peu plus de 3 ans, avec sa timidité mais déjà avec son humour bien lourd, bien gras, un peu potache. Un grand enfant. Tellement drôle. Tellement touchant, sincère et humain. J'ai passé mes meilleures années à ses côtés. Le matin j'appréciais d'aller bosser car j'avais mes 2 collègues, lui et l'assistante, et je savais qu'on travaillerait en rigolant. Et c'était bon...

Ils s'en vont... et moi ça me rappelle que je reste, que je suis encore là.
Je vais avoir un 4ème chef et un 4ème homologue en 9 ans. J'en ai vu passé du monde, et moi je suis toujours là.
Moi qui pensait ne pas rester dans cette entreprise ! Je me souviens qu'au début je répétais à mon homme "je ne vais pas rester". 9 ans après je suis toujours là.
Tous les ans, je me dis que c'est la dernière année, et le temps passe et je suis là. Mais pour combien de temps encore ?

Ce job je l'ai aimé. C'est un peu comme mon bébé. Je l'ai créé, fait grandir, monter en puissance. Aujourd'hui il est arrivé à maturation. Je ne lui apporte plus rien. Il ne m'apporte plus rien. La routine s'installe. Je me lasse. Nous cohabitons, mais savons l'un comme l'autre que nous n'avançons plus ensemble et qu'il est temps de se séparer. Oui il est temps pour moi de quitter mon job avant que la démotivation ne m'empare et que je fasse sentir à mes collègues mon ras-le-bol.

Oui mais pour faire quoi ? Cela fait 7 ans que j'occupe ce poste, j'ai le sentiment de ne savoir faire que ça, pourtant au fond de moi je sais que ça n'a que trop duré, qu'il me faut faire autre chose, qu'il me faut un travail qui me permette de mieux concilier ma vie personnelle et professionnelle. Un nouvel emploi où je m'éclate à nouveau, où je vis plus sereinement mes différents rôles : mère, femme, businesswoman, etc.
J'ai besoin de nouveaux challenges !

J'ai donc demandé à mon employeur de réaliser un bilan de compétences, pour apprendre à connaître mes qualités, mes compétences, et savoir vers quels métiers m'orienter. Peut-être que ça n'aboutira sur rien. Peut-être que ça révélera que je suis faite pour ce job. Mais j'ose parfois espérer qu'au contraire cela va m'orienter vers de nouveaux horizons, des postes que je ne pensais pas, et m'aidera à oser envoyer ma candidature pour un emploi pour lequel sur le papier je n'ai pas le profil mais pour lequel je suis faite !

Mes collègues sont partis vers de nouveaux horizons, il est peut-être temps pour moi d'en faire autant.

samedi 14 février 2015

Aller plus vite que la musique





J'en ai assez, je veux que ce chagrin cesse !
Alors je fais tout trop vite.


J'ai repris le travail en pensant que cela m'aiderait. Mais rien n'y fait. C'est même pire...
J'ai cru pouvoir reprendre les déplacements, mais rien que l'idée de partir est devenue un cauchemar.
J'ai constaté que j'étais en colère contre mon travail. Je lui en veux car ce job me pourrit la vie ! Je n'ai pas vu que j'étais enceinte à cause de lui. Je n'ai pas fait attention à moi à cause de lui. Et il ne m'a pas permis d'accueillir cette grossesse dans de bonnes conditions. Car je fais un boulot de dingue !
Je sais que j'ai perdu mon bébé la semaine où chaque jour j'avais un déplacement. Ce rythme effréné m'use, et a contribué à créer des conditions non propices pour le bébé.
J'en veux à mon boulot. C'est dur, car tous les matins je me lève pour aller à travailler... avec une grosse rancœur.
Cette situation ne peut durer. C'est douloureux. J'ai le moral au plus bas. Alors je veux faire les choses vite pour aller mieux et de nouveau accepter mon job, le temps de passer à autre chose, mais je me trompe.

Je pensais que reprendre une vie normale, retourner à la zumba, vaquer à mes occupations habituelles m'aideraient à me sentir mieux. Comme si je reprenais ma vie en main. Mais c'est tout le contraire.
J'ai voulu me persuader qu'en agissant ainsi, la douleur passerait plus vite. Mais ce n'est pas le cas.
J'ai tellement envie de passer à autre chose, envie d'avancer que je bouscule les événements au lieu de prendre le temps. Le temps de vivre mon chagrin, le temps de faire mon deuil.
Je pleure souvent. Trop souvent.

Mon psy dit que j'avance. Je n'en ai pas conscience. J'ai l'impression de stagner, de rester coincer dans ce chagrin permanent.
Et j'ai en plus le sentiment de perdre mon temps.
J'ai perdu près de 6 mois avant de tomber enceinte. Moi qui espérait que cela se produirait plus vite étant donné que c'était la 2ème grossesse.
Quand enfin je suis enceinte et aux anges, je perds mon bébé... Et on m'annonce que si nous devons recommencer il nous faut à nouveau à patienter 2 mois sinon je risque à nouveau de faire une fausse-couche.
Au final, si jamais l'envie de refaire un bébé revient, on recommencera quasiment au même moment ou j'ai arrêté la pilule soit juste un an après...
Un an de perdu.
Un an d'espoir.
Un an d'attente.
Un an foutu en l'air.

Je sais que mon mari a raison : ce n'est pas perdu, on repousse juste nos projets.
Mais c'est dur à accepter.
D'autant plus dur que je souffre. Je suis malheureuse. Je sens bien que les gens autour de moi voient ma peine. Je la porte sur moi. J'ai perdu mon sourire, ma joie. J'ai l'impression d'être éteinte. Comme si une partie de moi était partie avec mon bébé.
Mais ça, ce n'est pas moi.
Je veux me retrouver, me reconnecter avec moi-même.
Alors je bouscule les choses, à tort.
Je veux aller bien, à nouveau, et je fais tout trop vite.
Il faut que je prenne le temps de vivre mon deuil, que j'accepte ce qu'il vient de nous arriver, et que je cesse de vouloir aller plus vite que la musique.
Me laisser le temps de vivre chaque chose,
Pour enfin aller mieux.
Pour enfin retrouver la femme que je suis.
Pour retrouver sous ce corps meurtri ma féminité.
Pour avancer.
Je ne veux pas oublier. Je veux juste aller mieux.

mercredi 14 janvier 2015

S. a été enceinte (partie 2)

 


Le 2 janvier nous avions rendez-vous pour l'échographie des 12 semaines. Celle qui confirme la grossesse, celle où on s'assure que le bébé va bien, qu'il est en bonne santé.
Je ne sais pas pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment...
 
Je me pèse. Tiens que je n'ai pris que 500 grammes.
Bizarre.
Il y a pourtant eu les fêtes de fin d'année et son lot d'abondances et de festivités.
La gynéco passe son appareil sur mon ventre et mesure le bébé. Une fois. Deux fois.
Je lis les mensurations : 22.7 mm.
Quoi c'est tout ? ne devrait-il pas être entre 50 et 70  mm ???
Je vois ce tout petit corps recroquevillé, qui nous tourne le dos.
Je crois que j'ai compris ce qu'il se passe, mais j'attends qu'elle nous le dise. Je l'entends prononcer le décès du bébé, "il a arrêté de grandir, son activité cardiaque a cessé quelques jours après que nous nous sommes vus pour l'écho de datation".
D'un seul coup je me suis sentie hors du temps, j'avais besoin de remettre les mots qu'elle venait de prononcer dans le bon ordre pour en comprendre tout le sens.
J'avais perdu le bébé. Il n'était plus... enfin si, il était là, mort dans mon ventre depuis plusieurs semaines...
J'ai essayé de contenir mes larmes mais plus le médecin essayait de nous réconforter, plus la douleur grandissait, et j'ai fini par les laisser couler.
Mon bébé était parti. Il allait si bien ! On a entendu son cœur battre ! On l'a vu à l'écran ! Nooooon !
Il fallait désormais m'opérer pour retirer le bébé, car mon col était trop ferme et bien fermé pour que je l'évacue seule. Seulement on était vendredi. Je devais donc attendre le lundi suivant pour obtenir un rendez-vous pour l'opération.
 
Le week-end qui a suivi a été extrêmement long.
Le vendredi soir, lorsque je suis rentrée, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, je n'arrivais pas à m'arrêter. Je hoquetais sans cesse dès que je pensais au bébé, et au fait qu'il était parti. C'était comme un déchirement, comme si on m'avait arraché mon bébé. Sans compter le sentiment de culpabilité qui m'envahissait. Ai-je mangé ou bu quelque chose qui a mis le bébé en danger ? Aurais-je dû ralentir les déplacements ? Ai-je mis mon bébé en souffrance en prenant l'avion ? Aurais-je dû plus faire attention aux messages que mon corps m'envoyait ? plus de nausées, perte de l'appétit, libido qui pointe à nouveau le bout de son nez... J'ai mis cela sur le fait que le 1er trimestre se terminait... je n'y ai pas plus prêté attention...
Je me doutais pourtant que quelque chose n'allait pas : mon ventre ne grossissait plus.
Aurais-je dû lui parler comme je l'avais fait pour le 1er ? Oui pour mon loulou je me souviens et me vois encore lui dire régulièrement avant la 1ère écho :" si t'es toujours là, accroche-toi, ne pars pas, j'ai tant besoin de toi". Là j'avoue, je ne l'ai pas fait... pourquoi ? je ne sais pas mais je m'en veux.

Je me suis coupée de tout le monde. Je n'arrive pas à parler de cela... et puis j'en avais marre ! Marre d'entendre les mêmes mots, les mêmes discours. Oui j'ai conscience que c'est peut-être mieux ainsi, que la nature est bien faîte et que si en effet le bébé a une malformation, il vaut mieux que cela se passe avant les 3 mois de grossesse qu'après, et blablabla...
Mais moi ce bébé j'ai commencé à l'aimer, à imaginer notre vie avec lui, et c'est celui-ci que nous voulions !
Je croyais que vu tout ce qu'il avait vécu les 2 premiers mois dans mon ventre, il serait un bébé fort. Mais hélas ce n'était pas le cas, il n'était pas si fort...
Parfois je me surprends, entre deux crises de larmes, supplier qu'on me rende notre bébé, bien que je sache au fond de moi que c'est impossible.
Le soir au moment d'aller me doucher, j'observe mon ventre dans le miroir (moi qui déteste le regarder) en espérant  le voir grossir, et hurler que les médecins se sont trompés ! Et je caresse mon ventre en pleurant et en prononçant entre deux sanglots "excuse-moi"...
Je suis bousculée de pensées négatives. Pourquoi chantes-tu ? il ne t'entend plus. Quand mon fils rit aux éclats, je me dis que le bébé ne l'entendra jamais. etc.

Je me sens si seule... tellement seule face à mon chagrin, face à ma douleur...

J'ai appris le lundi que l'opération aurait lieu le vendredi de la même semaine. Encore 5 jours à attendre... C'est long... trop long ! Je veux qu'on me retire notre bébé mort en moi, je veux pouvoir faire mon deuil et je sens au fond de moi qu'il faut qu'il s'en aille, je dois le laisser partir physiquement maintenant. Il faut qu'il me libère maintenant pour que je passe cette 1ère étape...

La semaine a été longue. Le jour de l'opération arriva enfin.
J'ai subi cette journée. J'étais dans un état second. C'était comme-ci mon esprit avait quitté mon corps, pour ne pas vivre plus péniblement ce qui allait suivre. J'avais l'impression d'être vidée de toute émotion, de tout sentiment. J'étais ailleurs.
Cet état a duré 2 jours. L'anesthésie aidant. J'ai mis 2 jours pour reverser une larme, pour éprouver à nouveau du chagrin, pour comprendre ce qu'il venait de se produire.
Notre bébé nous avait quitté certes en décembre, mais là il était bel et bien parti. Plus aucun lien physique nous unissait. Seuls notre amour et nos sentiments sont restés accrochés à notre douleur, à notre petit cœur.
Nous repartons à zéro mais avec un lourd traumatisme, avec un nouveau chagrin, une nouvelle épreuve à surmonter.

Je sais que ce sera long à cicatriser, qu'il me faudra du temps pour espérer vouloir faire un autre bébé, mais je ne l'oublierai jamais. Nous ne l'oublierons jamais. J'aurais toujours une pensée pour notre bébé qui nous a quitté trop tôt, trop vite. Pour ce petit-frère ou cette petite-sœur que j'aurais pu donner à mon Loulou.
Heureusement que je l'ai, il me redonne envie de sourire et de croire à nouveau.
Je sais au fond de moi que je me remettrai de cette fausse-couche, que nous nous remettrons, que nous avancerons vers des jours plus heureux. Seul le temps soulagera nos peines.
Mais j'ose espérer que les mots d'une amie se révèleront vrais : que ce n'était qu'un coup d'essai et que le prochain bébé que nous ferons sera parfait, fort et en bonne santé.

Et parce qu'elle a bercée mon chagrin ces dernières semaines, qu'elle est le cri d'amour que je lance à mon bébé parti, ci-dessous la chanson que j'ai écoutée en boucle...

 

lundi 12 janvier 2015

S. a été enceinte (partie 1)



Tout a commencé peu après la mi-novembre.
Un soir j'ai ressenti une douleur qui me compressait la poitrine. Plus j'essayais de me raisonner, de me calmer, plus la douleur se faisait intense, ma respiration haletante, et cela a fini par se transformer par un malaise vagal.
J'ai été voir le médecin. A l'électrocardiogramme il n'y avait rien. Ouf ! mais elle me posa une question qui me perturba : "quand avez-vous eu vos dernières règles ?"
Moi : le 31/10 pourquoi ?
Elle : C'est trop tôt pour supposer que vous êtes enceinte. C'est le genre de malaise que l'on fait quand on attend un bébé.
 
Trop tôt, trop tôt... j'ai un cycle court de 21 jours, mes règles devraient donc arriver... demain ! tiens à surveiller.
Il est vrai que je suis extrêmement fatiguée mais cela peut être dû à mon boulot, que j'ai de l'acné comme si j'avais de nouveau 15 ans, et que j'ai l'impression d'avoir un petit bidon depuis quelques temps...
Le lendemain rien.
Le week-end qui suivi : rien.
Certains autres symptômes de la grossesse commencèrent à se manifester : nausées, seins douloureux, grande faim, etc. On ne s'enflamme pas. Faisons un test de grossesse...
Positif ! Yes !
Pour confirmer je fais une prise de sang... Positive !
Quoi ? je serais enceinte de 5 à 6 semaines ? Comment est-ce possible ? J'ai eu mes règles il y a 3 semaines ???
 
Je prends rendez-vous chez le gynéco pour faire une écho de datation et s'assurer qu'il n'y ait qu'un bébé. On avait peur comme le taux d'hormones était élevé que j'attendais des jumeaux.
Le 5 décembre, le verdict tombe : Il n'y en a qu'un. Il est là devant nous à l'écran. Il est beau, et son cœur bat la chamade. La gynéco m'annonce que je suis enceinte de 8 semaines.
 
Quoi ? 8 semaines ? J'ai donc raté 2 mois de ma grossesse ! 2 mois durant lesquels j'ai bu pas mal d'alcool, mangé n'importe quoi, eu beaucoup de stress, fait beaucoup de déplacements, pris l'avion pour aller à Brest, à Rome... Bref, 2 mois durant lesquels j'ai senti que quelque chose se passait en moi mais prise dans un engrenage de dingue je n'y ai pas prêté attention...
Je m'en suis voulue... mais à compter de cet instant, j'allais faire attention au bébé, à moi.
Plus d'alcool, plus de viande crue, de poisson cru ou d'œuf cru, de crustacés, de foie gras, de café, de sport, de port de charge lourde, etc. Désormais la santé du bébé passe en priorité.
 
Mon mari, heureux comme tout, n'attend pas les 3 mois révolus et annonce ma grossesse à ses amis. Bien que je ne le souhaite pas. J'ai toujours la crainte de la fausse couche. Je garde le secret tant bien que mal. Certains de mes collègues le devinent mais ils se comptent sur les doigts de la main. Je ne le dis pas encore à mes amies.
 
Nous sommes si heureux que nous faisons quelques plans sur la comète :
- et si c'était une fille ? ce serait bien comme nous avons déjà un garçon.
- Il va nous falloir faire quelques travaux pour accueillir le bébé, il nous faut une chambre supplémentaire.
- Et s'il naissait le 19 juillet ? Ce serait génial ! Il naîtrait le même jour qu'un ami dont l'un des fils est né le er juillet comme mon mari !
- etc.
 
Nous sommes aux anges. Nous imaginons notre future vie à 4...
J'attends avec impatience que mon ventre s'arrondisse afin de ne plus cacher ma grossesse et annoncer à mon Loulou qu'il aura prochainement un petit frère ou une petite sœur...
 

samedi 3 janvier 2015

Serait-ce la goutte d'eau ?


Mon travail est passionnant et il accapare tout mon temps.
Il me monopolise tellement que j'ai bien souvent du mal à faire certaines choses et à accorder du temps à mes proches.
Depuis le mois de septembre dernier, mon rythme professionnel s'est accéléré. Le temps a commencé à me manquer même professionnellement. J'ai passé mon temps en déplacement. Il ne se passait pas une semaine sans que je ne sois partie sur les routes, sans que je n'ai découchée... laissant de côté ma famille parfois, souvent en fait ...
Malgré la fatigue, malgré le stress, malgré les reproches, malgré le comportement de mon fils j'ai tenu le rythme soutenu. Pourtant je sentais de plus en plus monter en moi un certain ras-le-bol, une envie de plaquer ce job qui me bouffait la vie.
 
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase est arrivée.
Mon loulou passait sa 1ère barrette au judo la 3e semaine de décembre. C'est en quelque sorte le 1er grade à passer (bien avant la ceinture jaune) - Oui, bien qu'il n'ait que 3 ans nous avons trouvé un club qui les prend si petit - et malheureusement je ne pouvais assister à ce moment important pour lui, car j'étais à nouveau en déplacement. Foutu job !
Alors que mon petit cœur passait sa 1ère barrette, j'étais à 500kms de lui.
Impossible pour moi de reporter mon déplacement, il était imposé par ma direction.
Je me suis mordue les doigts d'être loin de mon fils et de mon mari, de ne pouvoir partager cet instant important.
Je me suis consolée en regardant les vidéos prises par mon homme, mais cela n'a fait que panser temporairement ma peine.
 
Ce boulot me prend trop temps, du temps que je suis sensée passer avec les miens
Ce boulot me prend toute mon énergie, à tel point que je suis tellement fatiguée, que je n'ai pas la force de faire des activités avec mes hommes.
Ce boulot me bouffe.
 
J'ai déjà manifesté lors de mon entretien individuel mon désir de changer car après 6 ans au même poste je ressens une lassitude, un ennui. Mais ce n'est rien par rapport à l'impact qu'il a sur ma vie familiale.
Chacune de mes décisions personnelles dépend de mon travail.
Quand mon mari me dit "la semaine avant Noël cela serait bien qu'on parte à New York", je lui réponds connement "ah non ça tombe mal, c'est la semaine où j'ai mes réunions, tu sais celles...". Au lieu de me réjouir du projet et de dire "merde" à mon taff...
Et quand j'apprends que mon fils passe sa barrette et que je regarde mon planning, je regrette amèrement de faire le job que je fais.
Combien d'autres moments vais-je encore rater à cause de mon travail ?
Encore combien de fois vais-je devoir annoncer à mon loulou que sa maman doit encore partir plusieurs jours pour le travail ?
Encore combien de fois vais-je mettre de côté ma vie personnelle à cause de mon emploi ?