Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


samedi 1 juin 2013

S. vit les uns contre les autres


Par définition, l'espace vital est l'espace nécessaire à la survie.
Dois-je parler pour moi de survie ? Je ne sais pas... mais ce que je sais c'est que depuis quelques temps cet espace a été sacrément réduit.

Comme tout être humain, il m'est nécessaire d'avoir mon espace vital.
Lorsque je vivais chez mes parents, il était extrêmement réduit entre mes parents, mes deux sœurs, et les enfants que ma mère gardait. Heureusement ma chambre, seul havre de paix dans cette maison, était épargnée, et me permettait justement de survivre à cette vie. Cette vie trop compliquée, faîte de contraintes, et peu de libertés.
Puis je me suis installée avec mon homme, et là j'ai commencé à respirer et à bénéficier d'un vrai espace à moi, à avoir du temps pour moi. Je pourrais appeler cela une libération.
Peu importe le nombre de m², on arrivait toujours à cohabiter harmonieusement, sans se marcher dessus. Un vrai souffle d'air frais dans notre relation. Chacun avait son espace et l'autre n'empiétait pas dessus. Par respect. Par amour. Pour la survie de l'autre.
Ce mode de vie nous convenait bien. Tellement bien que nous avons décidé qu'une 3e personne s'installe avec nous.
Et 9 mois après, E. est entré dans nos vies.
Au début, l'amour inhérent pour ce petit prolongement de nous, nous exaltait tellement que nous n'avions pas pris la mesure que nos vies allaient être bouleversées.

Au départ, il se contentait de peu : un couffin, un petit lit, un transat, etc. Nous jonglions de l'un à l'autre avec aisance, sans empiéter les uns sur les autres. L'essentiel pour lui était de nous voir, nous sentir, ressentir notre présence. L'important pour nous était de l'avoir à nos côtés, de le surveiller.
Aujourd'hui, notre petit cœur a grandi, et son espace de vie a suivi le même mouvement. Mais encore une fois, nous n'avons même pas eu besoin de l'accepter tellement cela s'est fait naturellement.
Seulement depuis peu, le mien a été extrêmement réduit.

Je ne peux rien faire sans que mon petit bout soit dans mes pattes.
Je me maquille, je baisse la tête et il est là entrain de fouiller parmi mes produits de beauté...
Je cuisine, et il est entre mes jambes entrain d'essayer d'attraper quelque chose à manger...
Je suis sur ma tablette et il se jette sur moi d'excitation pour regarder pour la énième fois la même vidéo...
J'étends le linge, et il est à côté de moi en train de retirer toutes les épingles à linge que je viens de placer sur l'étendage...
Je passe l'aspirateur, et il éteint l'aspirateur car le bruit lui fait peur...
Je passe la serpillière, et il se rue sur le seau pour jouer avec l'eau (sale... je précise...)
Je m'épile, et il tente de me prendre mon épilateur des mains pour jouer avec...
Je suis aux toilettes, et il hurle à la mort derrière la porte pour venir avec moi...

Oui dès que je fais un pas, il est derrière moi. Je ne peux quitter son champ de vision sans avoir droit à des cris alarmés, comme son monde s'effondrait d'un coup.
C'est mignon, c'est touchant tant d'amour pour sa maman, je ne m'attendais pas à autant.
Cela a l'avantage, selon les situations, de me bouleverser, et de me propulser vers lui en lui donnant tout mon amour.
Mais j'avoue que parfois cela m'agace... que parfois j'ai envie de respirer, de souffler...
Ouuuuh la mauvaise mère !!! Mère indigne !!! Je vous entend déjà m'insulter de la sorte. Une mère doit se dévouer entièrement à son enfant, passer ses besoins après les siens, blablabla...

Non, je crois que je suis humaine. Et malgré tout l'amour que je porte à mon enfant, malgré tous les sacrifices que je suis prête à faire pour lui, j'ai aussi besoin d'avoir un peu d'espace pour moi, un peu d'espace à moi. Si j'arrive, qui plus est, à trouver mon équilibre, je serais épanouie. Et qui dit maman épanouie, dit bébé épanoui et heureux, et famille aussi !
Je pourrais en effet me satisfaire de quelques déplacements, sorties ou autre. Mais je ne veux pas me sentir contrainte de sortir de chez moi, pour respirer. Je veux profiter de mon "home sweet home" en pleine harmonie, sans avoir besoin de le fuir pour trouver mon équilibre.
Car ce dont il est vital dans cette nouvelle vie à 3, c'est de trouver nos repères ensemble, afin de pouvoir vivre pleinement nos vies, en s'aimant, et sans arriver à se rejeter les uns les autres.
Je ne veux plus survivre
Je veux vivre