Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


lundi 25 mai 2015

1ère compétition de judo


Nous trouvons au fond du sac à dos de notre Loulou une convocation à une compétition de judo. Sa 1ère.
Étonnant elle est destinée aux enfants nés avant 2010. Le mien est né en 2011, et il fait partie des 3 plus petits du club. Bref, on se dit que si le coach l'a inscrit à cette compétition, c'est qu'il est capable de la faire.

Le jour J, mon petit bout a plus ou moins envie d'y aller. Mais plus l'heure approche plus il semble excité d'y aller. 
Moi je suis ravie pour lui. C'est bien qu'il commence la compétition. Nous savons pertinemment qu'il ne gagnera pas. C'est ses 1ers combats. Il est le plus petit. Mais il est là pour appréhender l'ambiance, découvrir et s'amuser.

Il se retrouve dans un groupe d'une dizaine de gamins du même poids. Il est en effet le plus jeune et le moins gradé. Les autres arborent une ceinture avec un liseré jaune. 
Les combats commencent. Il se laisse faire, ne cherche pas le combat. Il les perd un à un. Mais il semble ravi et heureux. Tout semble l'amuser. 
Il est plutôt attentif aux coachs et arbitres. Il se tient bien, et respecte les consignes. Je suis fière de lui.
Les combats se terminent. Les enfants se dirigent vers le podium. Ils sont marrants tous en file indienne.
Le verdict tombe.
Mon Loulou finit à la 4ème place. Au pied du podium. Pas de médaille pour lui.
Je le vois regarder ses camarades et s'interroger. Il est perplexe, je le vois bien.
Il s'approche de nous et annonce inquiet "elle est où ma médaille ?".

Avec son papa, on lui explique qu'il n'a pas de médaille car il n'a gagné aucun combat. Et là, il s'effondre en larmes. Je le prends contre moi pour le consoler et tenter de le réconforter. Il pleure, il sanglote. Je ne l'ai jamais vu comme ça. Je l'ai déjà entendu pleurer, or là je sens la tristesse et la déception, mêlée à l'incompréhension. Je ressens un déchirement au plus profond de mon être. J'ai mal pour lui. J'ai envie de hurler "donnez-lui une médaille ! Il n'a que 3 ans !!!". J'ai envie de calmer sa peine. Mon cœur se resserre de plus en plus. Je contiens mes larmes. 
Ma raison me fait comprendre que j'aurais tort de céder. C'est le sport, la loi du sport. Les récompenses il faut les mériter et cela ne serait pas lui rendre service que de lui donner une médaille alors qu'il n'a rien gagné. Ce serait trop facile. Combien de matchs de volley j'ai perdu avec mon équipe avant d'en gagner et d'être parmi les meilleurs ? Je sais qu'on devient meilleur dans la difficulté. 

Mais devant son chagrin, j'ai envie de virer ma raison à grands coups de pieds et de courir lui récupérer une médaille.
Je ne faillis pourtant pas. Je prends sur moi, et on lui explique avec mon mari calmement que s'il veut une médaille, il faut gagner des combats, il faut qu'il aille au contact, qu'il se défende, qu'il se batte. 
Il semble comprendre. 
On lui demande s'il s'est bien amusé, il nous répond enjoué que oui.
On lui demande s'il veut faire une autre compétition, il nous répond toujours sur le même ton qu'il est d'accord, et "je gagnerai un combat pour avoir une médaille", tout fier de lui. 
Il a compris
Et moi j'ai retenu mes larmes.