Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


dimanche 10 mars 2013

L'ange de la mort est venu te chercher...

 
     
La nouvelle est tombée comme un couperet un lundi matin pourtant si normal.
À l'annonce, j'ai cru que le sol s'effondrait sous mes pieds.
Je suis restée sous le choc toute la matinée. Impossible de mettre un pied devant l'autre. Impossible de me concentrer.

Dire que quelques jours auparavant je parlais de toi avec ma Team. Je leur confiais que les nouvelles se voulaient rassurantes même si tu étais encore loin de pouvoir reprendre le travail. Mais jamais, oh non jamais, je n'ai songé un seul instant que tu succomberais à cette maladie. J'étais persuadée que tu t'en sortirais ou tout du moins que tu arriverais à vivre avec. Que tu lui survivrais.

Je me souviens encore de nos débuts. Ils étaient sympathiques et agréables. Tu m'as beaucoup appris. Tu m'as même aidée le jour de mon entretien, comme si tu voulais que ce soit moi qui ait le poste.
J'ai été touchée par ta fragilité, et nos similitudes. Alors j'ai voulu t'aider à mon tour, t'apporter mon soutien dans ce combat. On se comprenait, c'est pourquoi mes mots te faisaient du bien.
Mais la maladie était trop imprégnée en toi et a fini par prendre le dessus.
Il aurait fallu pour mener ce combat que tu aies une grande force mentale et psychologique. Mais je crains que tu avais trop de problèmes à régler pour gérer celui-là. Contrôler ton corps te permettait d'avoir la main mise sur une partie de ta vie, tu avais l'impression d'au moins contrôler quelque chose...

Cette foutue maladie t'avait éloignée de ta famille, de tes amis, de nous tes collègues. La E. qui m'avait accueillie n'était plus là. De temps en temps, je la retrouvais mais cela ne durait pas. C'est comme si 2 personnes vivaient en toi : la maladie et toi. Malheureusement j'étais plus souvent confrontée à la seconde, et nos rapports se sont détériorés... Tu es devenue dure, antipathique, jalouse, revêche, aigrie, et j'en passe. Ta méchanceté et ton mal-être te détruisaient mais nous entamaient aussi le moral.
Volontairement, pour nous protéger, nous nous sommes éloignés de toi. C'était certainement très égoïste de notre part, or nous avions perdus nous aussi notre joie de vivre, notre envie de venir travailler le matin, car nous te craignions. Nous craignions d'avoir encore à nous heurter à tes maux, et tes mots aussi, menaçants, durs, et dépourvus de sensibilité. C'était comme si ta maladie te forçait à faire du mal autour toi afin que tu ne sois pas la seule a souffrir. Notre choix t'a certainement poussée à bout, poussée à repartir, poussée à tenter de te soigner, à nouveau.
On y croyait, malgré une très mauvaise conscience d'avoir dû agir ainsi... toujours pour nous préserver... pour te préserver peut être aussi.

Je ne vais pas cacher le fait que j'avais toujours peur de ton retour, car je savais dans quelles conditions nous avions collaborés en ta présence. Le mal-être dans lequel tu me plongeais quand j'étais à tes cotés, je ne voulais pas revivre cela. Je ne voulais pas souffrir à nouveau. Je ne voulais pas de nouveau baisser les armes et être soumise à toi, à ta maladie, à ton arrogance.

Malgré tout cela, je te souhaitais de te relever et d'avancer à nouveau dans la vie, de goûter au bonheur, et à tous les charmes que la vie peut nous offrir, comme j'avais réussi à le faire.
La vie est bien trop belle, et vaut vraiment la peine d'être vécue.C'est facile à dire, j'en suis consciente. Cependant, je sais qu'elle est aussi faite de douleurs et de souffrances, mais c'est ce qui nous permet d'apprécier les petites joies qu'elle peut nous donner...
Les tiennes devaient être certainement trop ancrées, trop fortes pour toi, pour te laisser ne serait-ce apprécier qu'une partie infime de la beauté de la vie...

E. tu es partie, et de toi, je ne garderais le souvenir que d'une belle femme, blonde comme le blé, avec de magnifiques yeux bleus, mais une femme tellement triste et malheureuse...

R.I.P.    E.