Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


samedi 14 février 2015

Aller plus vite que la musique





J'en ai assez, je veux que ce chagrin cesse !
Alors je fais tout trop vite.


J'ai repris le travail en pensant que cela m'aiderait. Mais rien n'y fait. C'est même pire...
J'ai cru pouvoir reprendre les déplacements, mais rien que l'idée de partir est devenue un cauchemar.
J'ai constaté que j'étais en colère contre mon travail. Je lui en veux car ce job me pourrit la vie ! Je n'ai pas vu que j'étais enceinte à cause de lui. Je n'ai pas fait attention à moi à cause de lui. Et il ne m'a pas permis d'accueillir cette grossesse dans de bonnes conditions. Car je fais un boulot de dingue !
Je sais que j'ai perdu mon bébé la semaine où chaque jour j'avais un déplacement. Ce rythme effréné m'use, et a contribué à créer des conditions non propices pour le bébé.
J'en veux à mon boulot. C'est dur, car tous les matins je me lève pour aller à travailler... avec une grosse rancœur.
Cette situation ne peut durer. C'est douloureux. J'ai le moral au plus bas. Alors je veux faire les choses vite pour aller mieux et de nouveau accepter mon job, le temps de passer à autre chose, mais je me trompe.

Je pensais que reprendre une vie normale, retourner à la zumba, vaquer à mes occupations habituelles m'aideraient à me sentir mieux. Comme si je reprenais ma vie en main. Mais c'est tout le contraire.
J'ai voulu me persuader qu'en agissant ainsi, la douleur passerait plus vite. Mais ce n'est pas le cas.
J'ai tellement envie de passer à autre chose, envie d'avancer que je bouscule les événements au lieu de prendre le temps. Le temps de vivre mon chagrin, le temps de faire mon deuil.
Je pleure souvent. Trop souvent.

Mon psy dit que j'avance. Je n'en ai pas conscience. J'ai l'impression de stagner, de rester coincer dans ce chagrin permanent.
Et j'ai en plus le sentiment de perdre mon temps.
J'ai perdu près de 6 mois avant de tomber enceinte. Moi qui espérait que cela se produirait plus vite étant donné que c'était la 2ème grossesse.
Quand enfin je suis enceinte et aux anges, je perds mon bébé... Et on m'annonce que si nous devons recommencer il nous faut à nouveau à patienter 2 mois sinon je risque à nouveau de faire une fausse-couche.
Au final, si jamais l'envie de refaire un bébé revient, on recommencera quasiment au même moment ou j'ai arrêté la pilule soit juste un an après...
Un an de perdu.
Un an d'espoir.
Un an d'attente.
Un an foutu en l'air.

Je sais que mon mari a raison : ce n'est pas perdu, on repousse juste nos projets.
Mais c'est dur à accepter.
D'autant plus dur que je souffre. Je suis malheureuse. Je sens bien que les gens autour de moi voient ma peine. Je la porte sur moi. J'ai perdu mon sourire, ma joie. J'ai l'impression d'être éteinte. Comme si une partie de moi était partie avec mon bébé.
Mais ça, ce n'est pas moi.
Je veux me retrouver, me reconnecter avec moi-même.
Alors je bouscule les choses, à tort.
Je veux aller bien, à nouveau, et je fais tout trop vite.
Il faut que je prenne le temps de vivre mon deuil, que j'accepte ce qu'il vient de nous arriver, et que je cesse de vouloir aller plus vite que la musique.
Me laisser le temps de vivre chaque chose,
Pour enfin aller mieux.
Pour enfin retrouver la femme que je suis.
Pour retrouver sous ce corps meurtri ma féminité.
Pour avancer.
Je ne veux pas oublier. Je veux juste aller mieux.

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