Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


samedi 6 septembre 2014

La maman de Tchoupi a du chagrin



Mardi 2 septembre 2014.
Cette date sera à marquer d'une pierre blanche sur notre calendrier.

Je me suis levée  plus tard que d'habitude. Un sentiment d'angoisse m'a accaparée dès le réveil.
Chaque minute était comptée. Je voulais en apprécier chacune d'entre elles avant le moment tant redouté.
Mais l'appréhension et le doute m'empêchaient de profiter.
Une boule à commencer à se former dans ma gorge. J'aurais aimé apprécier cette fichue tasse de café ! Mais l'envie n'était pas au rendez-vous.
Nous nous sommes préparés. Pour reculer l'échéance, j'ai laissé le soin à mon homme d'habiller notre petit bout. Il l'a revêtu d'un joli short à carreaux et d'un beau T-shirt violet assorti. Mon Loulou était beau comme ça.
Dernier coup d'œil dans le miroir. Ouf ! Mon maquillage n'avait pas coulé. Puis nous sommes partis.

Le parking commençait à bien se remplir.
Mon loulou est sorti de notre voiture, surexcité. Il a exigé à porter lui-même son beau sac à dos Flash Mc Queenn. Je l'ai regardé. Il faisait grand. Quelque chose était en train de se passer, de changer.
Nous lui avons demandé de nous donner la main.
Très vite il a lâché la mienne.
Comme si inconsciemment, il voulait briser ce lien virtuel qui l'unissait encore moi. Comme s'il voulait me montrer qu'il était un "grand" désormais.
J'ai ravalé ma fierté pour ne pas dramatiser la situation.
C'était son moment à lui. Il était en droit de le vivre comme bon lui semblait.

Je me suis alors revue 3 ans en arrière avec mon ventre rebondi qu'il martelait de l'intérieur. J'étais partagée entre curiosité et peur à ce moment-là. J'étais curieuse de découvrir sa petite bouille toute ronde et la peur de l'accouchement. Et aujourd'hui, il rentre à l'école. Ces 3 dernières année sont passées tellement vite. J'ai l'impression qu'hier encore je me plaisais à caresser ce ventre rond...

Nostalgiques, nous nous sommes avancés vers l'entrée de l'école. De nombreux parents et enfants attendaient.
J'ai senti mon petit bout s'inquiéter. Sa petite main a serré plus fort celle de mon mari. A cet instant j'aurais aimé trouver les mots pour le rassurer et le réconforter, mais j'étais tout aussi inquiète que lui.
La grille s'est ouverte, la foule a commencé à s'engouffrer dans l'école.
Mon fils tenant toujours la main de mon homme, lui a dit : "elle est bien l'école Papa".
L'entendre prononcer ces mots avec tellement de joie et d'assurance me fit monter les larmes aux yeux.
Une larme a commencé à courir le long de ma joue. Je l'ai vite essuyée.
Il ne fallait pas qu'il me voit pleurer.

Nous sommes entrés et dirigés vers sa classe.
Ma gorge s'est à nouveau nouée.
J'ai déposé fébrilement ses affaires sur le porte-manteau marqué de son nom.
Nous nous sommes faufilés dans l'arène qui lui servira de classe durant cette 1ère année.
D'instinct il s'est approché de la maîtresse. Elle lui a demandé comment il s'appelait et a été agréablement surprise de l'entendre prononcer clairement et fièrement son prénom. Elle lui a donné l'autorisation de jouer et il s'est précipité vers un très vieux garage en bois surmonté de petites voitures toutes aussi âgées.
Nous n'existions plus. Il s'exaltait de tout ce qui l'entourait, il était heureux et à l'aise comme un poisson dans l'eau.

Autour de nous, ce n'était pas le même scénario pour tous. Certains enfants plus réservés s'agrippaient aux jambes de leurs parents, d'autres hurlaient comme si on leur avait arraché un membre, en s'accrochant au cou de leur maman.
Mon cœur était déchiré par ces hurlements. J'avais de la peine pour ses parents attristés de laisser leurs trésors en cris et en larmes.
Je tentais de me rassurer en me répétant que c'était mieux que le mien soit à l'aise. Mais j'étais pleine de culpabilité et de chagrin.
Mon homme m'a pris la main, a plongé ses yeux dans les miens. Comme pour se donner du courage à tous les deux, il a serré plus fort ma main et m'a fait signe de partir.
Nous avons rappelé notre petit cœur, l'avons couvert de doux baisers, mais son excitation était telle que les au revoir furent de courte durée. Il n'avait qu'une envie : jouer.
Nous nous sommes éloignés sans nous retourner.
Nous avons passé les portes de l'école, et j'ai senti à nouveau des larmes couler sur mes joues.
Discrètement je les ai essuyées. Je ne voulais pas que mon homme me voit craquer, je ne voulais pas qu'il se moque de moi. C'était déjà assez dur pour moi... Je n'avais nul besoin que l'on m'enfonce encore plus.
Lorsque je me suis retrouvée seule dans mon véhicule, j'ai laissé mes émotions prendre le dessus, et j'ai pleuré de tout mon saoul.
Mon petit cœur grandit. Il n'est plus un bébé, et c'est douloureux de l'accepter.

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