Ma vie n'est pas des plus fascinantes : mariée, maman, avec un job plutôt intéressant.
Du grand classique !
Par ce blog, je partage mes idées, mes impressions, mes coups de coeur, mes coups de gueule... et le tout "en vrac" !

.... Bonne lecture !


jeudi 19 juillet 2012

S. s'en est allée



J'ai eu la désagréable surprise d'apprendre que je partais en déplacement la 2e semaine de ma reprise... Je ne pouvais malheureusement décliner cette proposition. C'était une obligation : réunion au sommet à notre siège social ! Situé à plus de 500km de chez moi...

La veille de mon départ, j'ai préparé ma valise. Afin de ne pas me tromper, j'ai vérifié la météo. -10°C là-bas par rapport à chez nous, pluie. Super... Il va me falloir remettre des pantalons, moi qui me sent si bien dans mes jupes, leggings, pantacourts. Renfiler mes chaussures à talons, alors que je suis si bien dans mes tongs.
J'ai repris mes automatismes. Machinalement, j'ai placé un à un chacun de mes vêtements. J'ai mis à disposition mon magazine que je lirais dans le train. J'ai placé mon le lecteur mp3 dans mon sac, afin d'écouter ma musique durant le trajet. Mais je me suis retrouvée face à mon armoire ne sachant quoi emporter : jeans ou pantalon ? Chemise ou t-shirt ? Pull ou veste ? Noir, blanc, couleur ? Après plus d'un an à me vêtir sans me soucier du regard des autres, à ne porter que des tenues dans lesquelles j'étais à l'aise (attention ! je ne m'habillais pas comme un sac ! Hors de question de traîner en jogging à la maison !), je me suis sentie désemparée devant mes fringues. J'ai laissé la nuit me donner conseil, et fais le choix de finir ma valise le lendemain.

J'ai pris le train après des aurevoirs douloureux, les yeux pleins de larmes. J'étais déchirée. J'essuyais mes larmes afin qu'aucun voyageur ne décèle mon chagrin. J'ai tenté de me concentrer sur la musique qui chantait dans mes écouteurs, mais rien n'y a fait. Mon cœur était plein de tristesse. Par chance, j'étais prise en charge à la sortie de la gare. Ma collègue a trouvé les mots pour me réconforter et m'a fait oublier quelques heures mon chagrin.

Heureusement que je retrouvais ma Team. La seule et unique. Celle en qui j'ai confiance. Celle sur laquelle je peux compter dans le cadre de mon emploi. Je me suis sentie moins seule, et l'épreuve à traverser est devenue un peu plus légère. Chacun a parlé de ces derniers mois, de ce qui avait changé dans leur vie, de comment cela se passait au travail. Nous avons eu ainsi le plaisir d'échanger sur nos vies respectives, nos ressentis, nos expériences, histoire d'oublier quelques instants les nôtres, l'éloignement mais surtout de trouver du réconfort.

Chaque soir au téléphone je tentais de parler à mon Loulou pour le rassurer, mais les temps de communication s'avéraient bien trop courts à mon goût. Un soir, fatigué, il n'avait pas envie de m'écouter, il n'attendait qu'une chose : aller se coucher. Malgré un chant Polynésien que je lui fredonne depuis sa naissance pour le rassurer, j'ai senti que cela ne suffirait pas à l'apaiser. la fatigue prenait le dessus. L'entendre pleurer me déchira au plus profond de mon être. je savais qu'il nous fallait, à contrecoeur, écourter la discussion. La gorge nouée je raccrochais. Une grande inspiration pour me ressaisir, et je rejoignais ma Team avec mon plus beau sourire "commercial".

La 1ère nuit fut la plus dure et la plus longue : sommeil difficile à trouver, peur du silence de la nuit, chaud, froid, crise d'angoisse, crainte de ne pas me réveiller... Mais surtout, il me manquait tant de choses si familières : apposer un dernier baiser sur le front de mon Loulou, le regarder quelques instants dormir, être bercée par sa respiration lente et calme qui traverse les murs de sa chambre, me coller contre le corps frais de mon homme, le sentir 'enrouler ses bras rassurants autour de moi lorsqu'il se blottit contre mon corps avant de trouver le sommeil... Le retour me tardait...

Je n'ai pas réussi à rentrer avant que mon bébé ne s'endorme. À regret, j'ai été lui poser un baiser sur sa tête endormie. Aucun mouvement. Seule sa respiration coupait le silence de sa chambre. Alors je suis restée au dessus de son lit à l'observer, à le regarder. Je voulais rattraper le temps perdu. Plusieurs minutes s'écoulèrent. Des pleurs commencèrent à m'envahir... de joie... joie de le retrouver... Bonheur de sentir son odeur... Puis il s'est tourné, et a ouvert les yeux. Nos regards se sont croisés. À sa façon de me regarder, j'ai compris qu'il n'avait pas encore saisi ce qu'il se passait. Je lui ai souri. Un sourire a illuminé son visage d'ange. La joie m'a submergée. Je l'ai pris dans mes bras, l'ai couvert de bisous et de "maman t'aime". J'ai placé ma tête dans son coup, pour l'embrasser tendrement, et respirer son parfum. J'étais enivrée de bonheur. Un tel accueil, même bref, ne pouvait plus me faire fondre de plaisir. Je craignais qu'il me fasse la tête. Ce ne fut pas le cas, à mon grand soulagement.

Je sais qu'il me faudra à nouveau me déplacer dans le cadre de mon emploi. je n'ai juste pas envie que cela soit pour tout de suite. Revivre cette expérience ne m'enthousiasme pas. Au contraire, je suis torturée rien que d'y penser. Pourtant cela se reproduira. Certainement avec la même douleur, la même souffrance, les mêmes larmes...

En attendant, laissez-moi me remettre de cette expérience douloureuse. Laissez-moi appréhender le prochain déplacement avec plus de sérénité.
Donnez-moi un peu de temps...

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